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18 janvier 1992, une Assemblée Générale historique
Cette Assemblée Générale a lieu dans les locaux de l’École Municipale de Musique, classe d’orchestre, la salle de La Seynoise n’étant que très mal chauffée à cette époque.
Contrairement aux Assemblées Générales traditionnelles des dix-sept années précédentes, caractérisées par une grande stabilité de l’équipe constituant le Bureau de la Philharmonique sous la présidence d’Étienne Jouvenceau, celle du 18 janvier 1992 est marquée par plusieurs grands changements.
C’est, tout d’abord, Étienne Jouvenceau, qui demande à cesser ses fonctions de Président qu’il assurait depuis 1975. Dix-sept années, au cours desquelles le Conseil d’administration n’avait cessé de lui renouveler sa confiance la plus absolue, car il avait su porter, avec l’aide du Chef Jean Arèse, notre Seynoise à ce niveau tant envié par nos amis des sociétés voisines.
Également, Marius Autran, vice-président, ainsi que Jean Sicard, trésorier pendant quarante ans, souhaitent prendre une retraite bien méritée après de longues années au service de La Seynoise.
Au lourd problème de succession qui se pose, une solution est trouvée avec l’élection du nouveau Bureau suivant :
Simultanément, Marius AUTRAN devient Président d’Honneur, avec Claude CONTENT (Président d’Honneur depuis 1983).
Ainsi, pour la première fois depuis près de 130 ans, le Chef de musique de La Seynoise, en assure simultanément la fonction de Président. En effet, cette situation ne s’était plus présentée depuis les débuts de La Seynoise, dans la période 1840-1866 au cours de laquelle le Président fondateur de La Seynoise, Marius Gaudemard, en avait assuré également la fonction de Chef de musique.
Dans le cas présent, cette situation présente de multiples avantages car la personnalité de Jean Arèse associe la grande compétence et le talent du musicien à l’autorité du Chef, ainsi que la fermeté, la diplomatie et la sagesse, nécessaires à un Président. Situation qui se maintient - et à la satisfaction de tous - depuis 18 ans déjà quand nous écrivons ces lignes.
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Jean Arèse Chef de musique de La Seynoise depuis 1958 et Président depuis 1992 |
Jean Arèse, une vie consacrée à la Musique
Jean Arèse se révéla, comme nous l'avons dit au Chapitre VIII, dans l'une des périodes les plus difficiles pour La Seynoise.
C'était en 1958. Félix Sauvaire, gravement malade, ne pouvait plus assumer ses fonctions de Chef de Musique. Désiré Gilardi avait accepté de le remplacer provisoirement. Peu après, Jean Arèse, à peine âgé de vingt-deux ans, accepta de lui succéder.
Né le 19 janvier 1936 à La Seyne, au n° 26 de l’avenue François Durand (actuellement avenue Pierre Fraysse), il est issu d’une famille modeste. Sa mère (Micheline) est couturière et son père (Antoine) est mécanicien, puis frigoriste à l’Arsenal de Toulon.
Antoine Arèse joue du saxhorn basse à La Seynoise. Son fils Jean l’accompagne aux répétitions, puis étudie le solfège et commence à apprendre le hautbois avec Félix Sauvaire.
Jean Arèse est alors élève de l'École Martini où, ayant opté pour l'Enseignement technique, il entre à l'atelier de Menuiserie. Puis, il préfère quitter l'école et commence son apprentissage aux Forges et Chantiers de la Méditerranée. Son goût pour le travail du bois s'était bien affirmé, mais il avait le démon de la Musique et cela infléchit son parcours.
Il entre au « rond » (au sein de l’orchestre) en 1948 - il a douze ans - et, en 1951, au Conservatoire de Toulon en classe de hautbois avec le professeur Victor Marvaldi, et en classe de solfège avec César Castel qui fut Chef de musique de La Seynoise de 1922 à 1925 (voir Chapitre VI).
Jean Arèse obtient un premier prix de hautbois en 1954, un premier prix d’excellence en 1955 et un premier prix de virtuosité en 1956.
Pour suivre les études à Paris, il quitte le Chantier naval et s’engage le 15 septembre 1955 - il a dix-neuf ans - dans la Musique Principale des Troupes Coloniales à Paris. C’était la seule façon de suivre des études à Paris en étant nourri, logé et habillé. Ses professeurs sont MM. Bajeux, professeur au Conservatoire National Supérieur et André François, professeur de hautbois et cor anglais solo à l’Opéra de Paris.
L'année suivante, il se présente au concours d'entrée au Conservatoire National Supérieur de Paris où il est admis en qualité d'auditeur. Hélas, cette prometteuse carrière est contrariée par les Évènements d’Algérie qui font partir toute la Musique à Alger pour le « maintien de l’ordre », et ce pendant 15 mois.
Son père décède en mars 1957 à l’âge de 52 ans. Soutien de famille, il sera libéré des obligations militaires et rentrera dans ses foyers le 15 septembre 1958. Sa famille n’ayant plus de revenus, Jean Arèse réintègre les Forges et Chantiers de la Méditerranée comme menuisier, puis comme tourneur sur bois. Il y restera 10 ans.
L’année 1958, comme nous l’avons dit, il retrouve La Seynoise qui lui demande de prendre la direction musicale, le Chef d’alors, Félix Sauvaire, étant gravement malade. A vingt-deux ans, Jean Arèse devient Chef de musique de notre Philharmonique [fonction bénévole qu’il assume sans interruption depuis maintenant cinquante-deux ans, et avec quel brio !]. La Seynoise, à cette époque, a perdu bon nombre de musiciens, et assurer cinq concerts par an ainsi que les cérémonies patriotiques devient très difficile. En fait, la société est moribonde.
C’est alors que le Maire, Toussaint Merle, et son conseil municipal décident de créer l’École Municipale de Musique (comme il avait été fait précédemment pour l’École des Beaux Arts). Cette merveilleuse création se fait en 1966 et c’est Jean Arèse qui est nommé pour mener à bien cette entreprise. Il y restera trente-quatre ans !
À la tête de cette École, il joue un rôle considérable. Animateur incomparable, pédagogue draconien, il a le souci de donner à ses élèves des bases inébranlables et une culture musicale des plus ouvertes. Avec sa fonction simultanée de Chef de musique de La Seynoise, il a su donner à de nombreux jeunes musiciens issus de l’École Municipale de Musique et d’ailleurs, une véritable formation d’orchestre, sans laquelle tout enseignement est voué à l’échec. Aussi, depuis cette époque, sa réputation dépasse-t-elle le cadre de notre territoire seynois.
En 2000, atteint par la limite d’âge, il prend sa retraite. La même année, son épouse, Jacqueline Arèse, prend aussi sa retraite d’institutrice.
Nombreux sont les élèves de l’École qui sont venus grossir les rangs de La Seynoise et prendre la relève des anciens, ou qui ont obtenu des postes prestigieux, diplômés, tant en France qu’à l’étranger, solistes dans les grands orchestres, enseignants dans les Écoles de Musique ou les Conservatoires, ainsi que membres de la Musique des Équipages de la Flotte à Toulon.
Un remarquable documentaire vidéo « Jean Arèse et l’École Municipale de Musique » a d’ailleurs été présenté le 19 avril 2010 à la salle Apollinaire par l’association Traqueurs de Mémoire dans le cadre des conférences des Amis de La Seyne Ancienne et Moderne. Documentaire qui avait pour but de donner la parole à ceux qui avaient vécu l’aventure de la création de l’École et l’avaient faite vivre, notamment des parents d’élèves (Ulrike Echard), d’anciennes élèves (Fanny Reverdito, Élodie Passaglia, Danielle Istria), des représentants de la municipalité d’alors (Jean Passaglia), des responsables de l’Amicale de l’École de Musique (Jean Begni). Également grâce aux souvenirs que Jean Arèse avait bien voulu confier, ce fut un portrait et un pan de la vie de celui-ci que nous avons vu défiler ce soir-là.
Mais revenons à la fin des années 1950.
Presque simultanément à sa prise de fonction de Chef de musique à La Seynoise, Jean Arèse entre à l’Opéra de Toulon comme musicien (hautbois et cor anglais) supplémentaire (non titulaire). On est en 1959.
L’année suivante, Jean Arèse épouse Jacqueline Tardieu, institutrice, qui lui donne un fils (Serge) en 1973, qui deviendra musicien professionnel, professeur au Conservatoire National de Région de Toulon.
En 1962, Jean Arèse est nommé hautbois solo titulaire à l’Opéra de Toulon, où il restera jusqu’à son départ à la retraite en 1999.
En 1965, il est reçu sur concours professeur de musique de la ville de Toulon et enseignera jusqu’en 1975 au Collège d'Enseignement Général de Saint-Jean-du-Var.
À partir de 1972, l’Opéra de Toulon (dont les directeurs sont alors MM. Ferdinand Aymé et Lucien Revest) lui demande d’assurer la direction de l’orchestre pour un certain nombre d’ouvrages : ballets, opérettes, opéra-comiques. Il devient alors titulaire du poste de second-chef à l’Opéra de Toulon. Il dirige parfois aussi des orchestres d'opéra à Nîmes, Montpellier, Nice (à l’Opéra et à Acropolis), Bastia, Draguignan ou Aix-en-Provence.
Le nombre d’œuvres qu’il a dirigées est impressionnant (1).
(1) La
Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gerolstein, Les Cent
Vierges, La Mascotte, Les Mousquetaires au couvent, Mam'zelle Nitouche,
La Poupée, Véronique, Les Saltimbanques, La Veuve
Joyeuse, Rêve de Valse, La Chaste Suzanne, Princesse Czardas,
Phi-Phi, Ta Bouche, Là-Haut, Rose-Marie, Trois Jeunes Filles
Nues, Pas sur la Bouche, Passionnément, Le Pays du Sourire, Un
Soir de Réveillon, Au Pays du Soleil, Les 28 Jours de Clairette,
Trois de la Marine, Le Comte Obligado, Toi c’est Moi, Les Trois
Valses, Ignace, Un de la Canebière, Balalaïka, Le Rosier de
Madame Husson, Ma Belle Marseillaise (création), La Belle de
Cadix, Chanson Gitane, Andalousie, Quatre jours à Paris,
Violettes Impériales, Il faut marier Maman, Le Chanteur de
Mexico, La Route fleurie, A la Jamaïque,
Méditerranée, Coquin de Printemps, Rose de Noël,
Monsieur Carnaval, Le Prince de Madrid, Viva Napoli, Chanson de Paris,
Colorado, Flossie, Le Petit Café (création), Les Folies
Parisiennes, Nos Folles Années.
En 1992, au départ du Président Étienne Jouvenceau, Jean Arèse devient également le dix-septième Président de la philharmonique La Seynoise, fonction qu’il occupe donc aujourd’hui depuis dix-huit ans.
On reste donc sidéré devant cette somme et cette variété d’activités successives et parfois simultanées que Jean Arèse a menées et continue de mener. On se demande comment il a pu organiser ainsi plusieurs vies en une, avec autant de compétence, de talent, de passion, et de si grandes qualités humaines.
Alors que ses études l’avaient conduit, à ses débuts, aux Forges et Chantiers de La Seyne, sa passion pour la Musique prit très rapidement le dessus, et il y consacra sa vie : musicien hautboïste, Chef de musique à La Seynoise et à l’Opéra de Toulon, professeur de collège, professeur et directeur d’école de musique, Président de La Seynoise, vice-président de la Confédération Musicale du Var. Ajoutons que l’évolution des techniques l’a amené à maîtriser l’outil informatique notamment pour la communication, la recherche de titres sur internet et pour l’arrangement des partitions. Ceci tout en menant une vie familiale heureuse et équilibrée, trouvant encore le temps d’accomplir des travaux manuels pour l’aménagement du local de La Philharmonique, de s’occuper de sa maison et de son jardin. Sans oublier qu’il est également philatéliste à ses heures, comme l’était le Président Jouvenceau, et qu’il contribua plusieurs fois au succès des expositions philatéliques locales, en exposant ses collections de timbres sur les célébrités de la musique.
Il est naturel que ses activités exceptionnelles aient valu à Jean Arèse de nombreuses récompenses parmi lesquelles on peut citer :
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Jean Arèse dirigeant la philharmonique La Seynoise lors du concert de Printemps de 2007 au chapiteau Circoscène |
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Jean Arèse dirigeant la philharmonique La Seynoise lors du concert de printemps, 9 mai, 2010, au chapiteau Circoscène |
Un hommage chaleureux lui a également été rendu, avec l’attribution de la Cravate de Commandeur du mérite fédéral, pour ses cinquante années (1958-2008) « de baguette » lors du concert de Printemps de mai 2008. Madame Jacqueline Arèse fut associée à cet hommage, épouse qui, dans l’ombre, vécut aussi au rythme de La Seynoise.
Aujourd’hui, après 62 ans de présence à La Seynoise, dont 52 ans de direction d’orchestre, Jean Arèse n’est toujours pas rassasié. La preuve, c’est qu’il est en train de relancer le projet d’un orchestre de cordes à La Seynoise. « Ma politique ? La Musique. Ma religion ? La Musique ».
Le style de Jean Arèse, Chef de musique et Président
Observer Jean Arèse dirigeant un orchestre ne laisse pas indifférent. Sa manière de diriger exprime un grand pouvoir communicatif. Sa compétence, son talent et son expérience sautent aux yeux de tous. La stature, la prestance et l’autorité du Chef en imposent. Mais ceux qui le connaissent mieux apprécient aussi son sourire, sa bonté, sa disponibilité, sa modestie, sa simplicité.
Entré à La Seynoise il y a soixante ans et Chef de Musique depuis plus de cinquante ans, il a porté, souvent à lui tout seul, notre Philharmonique pendant près du tiers de sa longue histoire. La marque de Jean Arèse sur La Seynoise est donc évidente, pour qui a suivi son évolution.
La simplicité et la modestie d’abord. Jean Arèse « ne se prend pas pour quelqu’un » et il exige que ce soit ce même état d’esprit qui règne au sein de la Philharmonique. Le prétentieux, celui qui est imbu de lui-même, ou celui qui trouve que « ce qu’on fait jouer est trop facile pour lui », tous ceux-là comprennent vite (ou Jean Arèse leur fait vite comprendre) qu’ils n’ont pas leur place à La Seynoise.
Car Jean Arèse est aussi un Chef autoritaire, comme se doit de l’être un vrai Chef. Exigeant avec lui-même, gros travailleur, Jean Arèse demande un effort soutenu et rigoureux à ses musiciens qui acceptent de bonne grâce ses remarques parfois exprimées d'un ton sans réplique. La moindre imperfection qui parvient à son oreille vaut au coupable un regard foudroyant.
Les séances de répétitions illustrent bien nos propos. Ainsi, chaque jeudi soir, les musiciens, avec parfois des chanteurs, se retrouvent dans la salle de la rue Gounod pour répéter les morceaux prévus dans les concerts à venir.
Jean Arèse ne supporte pas la médiocrité dans l'exercice de sa profession et exige du travail bien fait. Il en est d’ailleurs de même pour le Chef-adjoint qui dirige les répétitions de certains des morceaux. Et à travers les exclamations tumultueuses, on entend parfois au cours des répétitions :
- « Alors, Christian ! Tu n'as pas vu que la croche était pointée ? ».
- « Et vous les Sax ! Vous dormez au lieu de lire votre partition. Fortissimo ! Vous ne savez pas encore ce que ça veut dire ! On dirait que vous avez mangé un plat de nouilles avant de venir à la répétition ! ».
Ou au contraire : « Quand il y a pp sur la partition, ça veut dire pianissimo, ça ne veut pas dire « à pleins poumons » ! ».
- « Recommençons ! ». Et la baguette claque sur le pupitre. Chaque exécutant rit sous cape et l'on reprend tout de même dans la bonne humeur pour affiner la partition et au bout de quatre ou cinq reprises, quand le chef pointilleux finit par dire :
- « Cette fois, ça va ! », les musiciens respirent profondément et reprennent confiance en leur talent.
Et pour conclure : « Le jour du concert, vous jouez tous à la perfection ! Mais pourquoi vous ne jouez pas tout de suite comme ça ? Pourquoi il faut que vous me fassiez crier à toutes les répétitions ? ».
La marque de Jean Arèse apparaît aussi sur le contenu des programmes de concerts comme cela va être détaillé dans le paragraphe suivant.
Il faut rappeler que, pendant longtemps, notre Philharmonique se bornait à exécuter des partitions écrites au XIXe siècle. Jean Arèse a eu le mérite d'entraîner nos instrumentistes à aborder des morceaux écrits dans des périodes plus proches de la nôtre. Si une partie du répertoire est effectivement puisée dans les partitions classiques, son style reste globalement celui d'une musique populaire et intègre sans cesse des genres nouveaux, avec une vocation pédagogique qui permet à une tranche de la population d'accéder à un type de musique qui lui est mal connu, ou qu’elle a oublié (opérettes) tout en ayant la préoccupation constante du sens poétique de la musique.
Mais Jean Arèse est de ceux qui pensent que toute évolution a ses limites. Et il ne manque pas de souligner que la définition originelle de la Musique, apprise au Conservatoire, « l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille », est aujourd’hui souvent dévoyée en omettant sa seconde partie et se limitant donc à « une combinaison de sons », ou de bruits...
En résumé, Jean Arèse possède une très longue expérience et une grande culture en matière de musique, sous toutes ses formes, le talent de Chef, qui sait mener les musiciens fermement, efficacement, sans concession sur la qualité de la musique, mais avec de grandes qualités humaines et surtout en toute simplicité. Tout cela lui vaut un immense respect de la part des musiciens et de ses collègues de la Fédération Musicale du Var. Ses cinquante ans « de baguette » lui ont aussi maintenu sa jeunesse d’esprit et, comme cela ressort des photographies, les gestes de ses mains quand il dirige, la position de ses doigts, ne semblent pas avoir changé par rapport à ses débuts.
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Jean Arèse dirigeant l'ensemble des Musiques du Var lors du concert de prestige d’Hyères en février 2009 |
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Jean Arèse dirigeant la philharmonique La Seynoise lors du concert donné au relais Peiresc à Toulon, 28 mai 2010 |
Mais, depuis 1992, Jean Arèse est également Président de la Philharmonique. Rappelons au passage qu’il a personnellement bien connu (et travaillé avec) les 4 Présidents qui l’ont précédé : Ferdinand Aubert, Marius Guinchard, Alex Peiré, Étienne Jouvenceau. Ainsi d’ailleurs que les anciens Chefs de musique César Castel et Félix Sauvaire.
Qui mieux que lui pourrait donc présider aux destinées de La Seynoise ? Il en a toute l’expérience et toutes les qualités. Il joue un rôle de leader évident, mais il est aussi un très bon médiateur. En effet, un président doit fédérer des personnes fondamentalement indépendantes, certaines avec de fortes personnalités, d’autres avec de hauts diplômes ou de hautes fonctions dans leur entreprise, alors qu'il ne bénéficie d'aucun rapport hiérarchique. Jean Arèse a su ainsi mener la Philharmonique vers les sommets grâce à l’expérience qu’il a accumulée des problèmes de toute nature et de la manière de les résoudre, mais grâce également à sa capacité d'écoute, à sa diplomatie, à son doigté et à son aptitude à sentir les bonnes décisions qu’il convient de prendre avec fermeté le moment venu.
Depuis maintenant dix-huit ans, Jean Arèse a su, avec le soutien sans réserve de l’équipe du Bureau de La Seynoise, nouer de très bonnes relations, fondées sur le respect mutuel, avec les municipalités et la Fédération Musicale du Var. Toujours souriant, jugé « trop gentil », par certains, il ne s’est pourtant jamais laissé « marcher sur les pieds », car il sait parfaitement et il sent, mieux que d’autres, jusqu’où aller ou ne pas aller avec ses partenaires, pour maintenir l’esprit de concorde et éviter d’inutiles affrontements. Mais il n’hésite pas à se montrer redoutable et intransigeant dès lors que les intérêts de sa Philharmonique sont en jeu, ou à utiliser son franc-parler, face à ceux qui auraient tenté de porter des coups bas à La Seynoise...
Le fait est que cet homme de cœur, simple et jovial, avec sa grande sagesse, a su à la fois entretenir l’esprit de concorde et maintenir la place de la Philharmonique en dépit des difficultés de tous ordres qui ont surgi, mais aussi à la développer au point qu’elle est aujourd’hui unanimement reconnue comme musique populaire pour la ville de La Seyne.
À ce titre et pour tout le dévouement dont il a fait preuve au service de notre commune, la population seynoise se doit de le remercier et de le féliciter. Il sert la Musique avec un amour passionné. Il lui a consacré sa vie. Puissent ces excellentes qualités s'exercer en nos murs longtemps encore !
Quels programmes pour les concerts ?
Comme dans les deux décennies précédentes les programmes retenus ces dernières années correspondent à l’attente de la population seynoise. Celle-ci semble particulièrement apprécier l’association du grand classique, de l’opérette, du moderne, des musiques de films, des morceaux de compositeurs locaux, etc.
Pour la période très récente (2006-2010), des œuvres de plus de 60 compositeurs différents ont été interprétées au cours des concerts :
- Les XVIIe et XVIIIe siècles : Jean-Baptiste Lully, Marc-Antoine Charpentier, Georg Haendel, Jacques Furgeot,...
- Le XIXe siècle : Giacomo Meyerbeer, Hector Berlioz, Giuseppe Verdi, Charles Gounod, Leo Delibes, Georges Bizet, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Nicolai Rimsky-Korsavov,...
- La première partie du XXe siècle : Giacomo Puccini, Louis Ganne, Franz Lehar, Jean Sibelius, Enrique Granados, Vittorio Monti, Vincent Scotto, Henry Fillmore, Kenneth J. Alford, Jacques Ibert, Sidney Bechet, Duke Ellington,...
- La période récente, où l’on retrouve des œuvres de nombreux compositeurs américains, français, anglais, italiens, espagnols, grecs, canadiens, belges, hollandais, hongrois, japonais,... tels que Frederick Loewe, Ferenc Farkas, Nino Rota, Charles Trénet, Francis Lopez, Fernand Bonifay, Nelson Riddle, Astor Piazzolla, Charles Aznavour, Georges Barboteu, Maurice Jarre, Mikis Theodorakis, Gilbert Bécaud, Ennio Morricone, Jacques Brel, André Waignein, Vangelis, Richard Cocciante, Lloyd Weber, Saint-Preux, Howard Ashman, James Horner, Alain Crépin, Jacob de Hann, Thierry Huvelle, Christophe Beck, The Beatles, E. Marsal, Jean Trèves, Frank Bernaerts, Marc Parella, Alexandre Petit, Meister, Paul de Senneville,...
Ce répertoire des dernières années de La Seynoise n’est pas fondamentalement différent de celui analysé dans notre chapitre précédent pour le début des années 1980, puisque les programmes de concerts continuent d’associer classique, moderne, musique populaire, musiques de films, œuvres de compositeurs locaux, etc., association qui séduit toujours notre public seynois. Néanmoins, par rapport aux décennies précédentes, le répertoire actuel de La Seynoise semble compter un peu plus de morceaux de l’époque moderne et un peu moins d’œuvres des compositeurs des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Rendons d’ailleurs un hommage particulier à nos compositeurs locaux en particulier lors du concert de la Sainte-Cécile 2009 où la première partie du programme leur était consacrée : Adrien Canavésio, Pierre Destremau, Hugo Gonzalez-Pioli, André Guigou, Robert James, Patrice Lartigue, Julien Porret, Roger Jacques, connu sous le pseudo de Jacques Raon.
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Les compositeurs locaux à l’honneur lors du concert de la Sainte-Cécile, 22 novembre 2009. De gauche à droite : Laurent Canavésio (fils d’Adrien Canavésio), André Guigou, le Président Jean Arèse, Robert James, Jacques Raon, Hugo Gonzalez-Pioli |
Les commentaires sur nos concerts, comme on le verra ci-dessous, soulignent d’ailleurs à plusieurs reprises « un éclectisme musical qui prouve la qualité de ses interprètes », « programme musical assez éclectique », ou encore « talent et éclectisme ».
La Philharmonique a beau être une vieille dame de 170 ans, son répertoire reste dans le vent. Il est à la fois extrêmement varié, de plus en plus moderne, et certainement plus équilibré que celui des harmonies des villes voisines, soulignant l’immensité et le caractère évolutif de la culture musicale et le talent de son Chef et ses musiciens.
Le seul grand regret que l’on peut avoir est l’absence de salle de concert appropriée à La Seyne. A partir de 1959, et pendant plusieurs décennies, les concerts traditionnels de Printemps et de la Sainte-Cécile ont pu être le plus souvent donnés dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville, et quelquefois dans la salle Apollinaire. A partir de fin 2001, avec les nouvelles normes de sécurité, la salle des fêtes n’a plus été ouverte au public et les concerts ont alors été donnés une fois à la Bourse du Travail et le plus souvent dans la grande salle du gymnase Maurice Baquet. Naturellement, les concerts en extérieur (place Laïk, fort Napoléon, parc Fernand Braudel, parc de la Navale,... n’ont pas subi de changement. Mais, depuis le Printemps 2007, c’est presque toujours aux Sablettes, dans le chapiteau Circoscène (capacité 550 places) qu’ont lieu les concerts traditionnels. Certes, quelle que soit la salle, les concerts ont eu un immense succès, au point d’être parfois obligé de refuser du monde. Mais aucune des salles ci-dessus n’avait été vraiment conçue pour des concerts et il évident que la qualité d’écoute aurait pu être encore meilleure dans une salle ou un auditorium adapté, digne de la seconde ville du Var. Hélas ! Nous n’en disposons toujours pas et aucun des projets lancés ces dernières années, tels que celui du Pôle Théâtral, n’ont pu encore voir le jour.
Composition de la philharmonique au début des années 2000
On retrouve dans les archives de l’époque les noms de 50 musiciens, dont 36 hommes et 14 femmes, soit 28 % (on rappelle qu’il y en avait seulement 3 sur 41 en 1975). En voici la liste :
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Disparition d’Étienne Jouvenceau
Ce fut le 3 octobre 2001 qu’Étienne Jouvenceau s’éteignit à l’âge de 86 ans. Il avait présidé La Seynoise pendant 17 ans, de 1975 à 1992.
Dans le chapitre précédent, on a vu qu’Étienne Jouvenceau avait mis ses capacités et ses qualités humaines au service de notre communauté seynoise pendant plus décennies. Élu conseiller municipal en 1959, il avait œuvré dans les municipalités dirigées par Toussaint Merle, Philippe Giovannini et Maurice Blanc, tout en étant un animateur incomparable de la vie associative locale. Malgré les difficultés, les vexations, les contrariétés auxquelles les élus sont souvent confrontés, « Tienne » n’en gardait pas moins son sourire, son optimisme, ses poignées de mains chaleureuses.
Frappé brutalement par la maladie en 1994, il fut hospitalisé une première fois. Mais, revenu ensuite à son domicile il ne put jamais réellement reprendre ses nombreuses activités antérieures. Les dernières années, une cruelle destinée l’avait cloué dans un fauteuil, alors qu’il avait gardé une parfaite lucidité malgré les graves atteintes que le mal avait porté à sa santé.
Son épouse Denise et tout son entourage familial l’avaient assisté jusqu’à son dernier souffle avec un dévouement, une patience et un courage exemplaires.
Sa disparition fut douloureusement ressentie par ses proches et la population seynoise tout entière qui avait vu à l’œuvre cet homme véritable.
La Seynoise participa à ses obsèques et interpréta Judex, andante religieux extrait de Mors et Vita de Charles Gounod.
L'École Municipale de Musique devient Conservatoire
En 2000, Jean Arèse, après 34 ans de sa vie consacrés à l’École Municipale de Musique (il en fut le premier professeur, puis le directeur, en 1966), prend sa retraite de l’École.
Le bilan de cette École est prodigieux. De 1966 à 2000, l’École est passée de 1 à 17 professeurs et a compté jusqu’à 300 élèves. Pour des milliers d’enfants seynois, l’éveil à la musique a constitué une distraction, un moyen d’expression et parfois une vocation. Et pour certains, cette « école de discipline » qu’est la musique a redonné des repères et les a maintenus dans le droit chemin. « Dans notre École de Musique, il n’y a jamais eu de sauvageons », disait Jean Arèse. Et tout ceci fut dispensé gratuitement, du moins jusqu’au changement de municipalité de 1985. Nous n’insisterons pas sur ce sujet, ayant consacré un chapitre spécifique à l’École Municipale de Musique dans notre Tome VIII (2).
(2) Images de la vie seynoise d’antan, Tome VIII (Marius Autran, 2001).
Rappelons seulement qu’à l’origine, l’École Municipale de Musique n’avait pas de local dédié. Pendant 15 à 20 ans, les cours étaient assurés dans les écoles primaires de la ville, dans un but de décentralisation. Ce n’est qu’au début des années 1980 que l’École fut abritée, aux côtés de diverses associations, dans le Centre Culturel Jacques Laurent, lieu chargé d’histoire (3), acquis par la municipalité de La Seyne aux Sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul en 1976.
(3)
Ce sont les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul qui,
à partir de 1872, firent l'acquisition de ce domaine sur lequel
elles édifieront un couvent et une chapelle, et y feront
fonctionner (jusqu’en 1963) une école, un orphelinat et un
dispensaire. Voir le chapitre Au Quartier Beaussier dans notre Tome IV des Images de la vie seynoise d’antan (1992).
Après le départ de Jean Arèse et après aussi une interruption de quelques mois en raison de la demande d’un état des lieux de l’ensemble des activités culturelles de la part du Maire Maurice Paul, plusieurs directeurs de l’établissement vont se succéder (4).
D’autre part, au début des années 2000, une importante rénovation des locaux s’imposait, qui put s’inscrire dans l’opération de requalification du centre ancien de La Seyne. Les travaux furent conduits entre juillet 2004 et mars 2006, période pendant laquelle les activités se déroulèrent au vieux Collège Wallon, puis sur la route des Playes.
Ce fut une restauration majeure des bâtiments (seuls les murs maîtres purent être conservés) pour un coût de près de 4,5 millions d’euros, cofinancés par l’Europe (45,95 %), la Ville de La Seyne (20 %), le Conseil général (14,90 %), le Conseil régional (14,90 %) et l’État (4,25 %). Le 28 février 2006, les apprentis musiciens, mais aussi comédiens et circassiens, ainsi que leurs professeurs, retrouvèrent une remarquable structure de 1200 m2, bien intégrée dans l’ancien couvent, avec 20 salles de cours, 4 studios de travail, un auditorium de 105 places et un studio d’enregistrement. Tout ceci en plein centre ville, avec les perspectives de collaboration et de complémentarité que cela offre : associations seynoises, bibliothèques, médiathèque, écoles, collèges, lycées, IUFM, etc.
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Le Conservatoire de Musique, ancien orphelinat des sœurs de La Charité de Saint-Vincent-de-Paul |
Au cours de la même période, le 7 février 2003, un changement majeur intervient : la Communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) décide de créer un Conservatoire National de Région (CNR). L’objectif étant, tout en regroupant les structures existantes, d’améliorer leur efficacité, d’augmenter le nombre de disciplines enseignées tout en réalisant une économie de moyens. L’École Municipale de Musique de La Seyne, telle qu’elle était depuis 1966, disparaît alors : elle vient se fondre dans la nouvelle structure en devenant « CNR - site de La Seyne ». Il en est de même pour les Écoles des autres communes.
Le 1er avril 2006, conciliant parfaitement urbanisme, lien social et formation d’excellence, les bâtiments entièrement restaurés du site de La Seyne sont inaugurés par le Maire Arthur Paecht en présence de la Conseillère régionale Mireille Peirano, du Député-Maire Jean-Sébastien Vialatte et du Préfet Pierre Dartout. Cette structure est d’ailleurs l’une des pièces majeures voulues par le Docteur Paecht (alors Président de la Commission Culture de TPM) pour le Conservatoire National de Région, qui fit observer que « le site de La Seyne, tout en étant complémentaire des dix autres sites de la Communauté d’agglomération, était aussi le seul de France à accueillir en sus du pôle musical un pôle théâtral et d’arts du cirque ». A l’entrée du site, rappelons que l’ancienne chapelle des Sœurs de la Charité a été conservée et qu’elle accueille les répétitions des classes de chorale et d’orgue.
Dorénavant, il n’existe donc plus qu’une seule « grande maison », le CNR, accueillant plus de 6 000 élèves encadrés par 245 enseignants et répartis sur les 11 « sites » (un par commune) de la communauté d'agglomération : Toulon, Hyères, La Garde, La Seyne-sur-Mer, Le Pradet, Carqueiranne, Six-Fours-les-Plages, Saint-Mandrier-sur-Mer, Ollioules, Le Revest-les-Eaux, La Valette-du-Var. Son Directeur général est M. Philippe Lesburguères, à Toulon.
Les sites de La Seyne et de Saint-Mandrier sont aujourd’hui dirigés par M. Brice Montagnoux. 34 disciplines y sont dispensées (sur les 70 que compte le CNR) par 42 enseignants, avec une capacité d’accueil des locaux de 550 élèves.
En 2009, le CNR prend un nouvel intitulé, celui de Conservatoire National à Rayonnement Régional (CNRR). C’est, paraît-il, le plus grand Conservatoire de France.
Enorme structure, désormais incontournable, le CNRR est un lieu de rencontre, d'animation et de création et a pour mission d'être un centre de ressources, véritable rayonnement culturel dans l'agglomération et sur l'extérieur. Il doit permettre de préserver et de transmettre un héritage culturel ainsi que promouvoir les nouvelles formes d'expression et de favoriser la création. Il offre des surfaces beaucoup mieux adaptées que dans le passé à la pratique des disciplines artistiques
Mais, d’un autre côté, il arrive parfois aux Seynois de regretter cette centralisation qui impose des règles administratives moins souples qu’auparavant et pas toujours clairement exprimées. La simple inscription d’un enfant en 1ère année demande parfois aux parents de revenir trois fois, quatre fois, cinq fois... L’atmosphère aussi a bien changé. Ainsi, pendant des dizaines d’années, c’était Jean Arèse qui était présent en permanence, souvent jusqu’après 20 heures, disponible pour répondre à toutes les questions. Il partait le dernier et fermait lui-même l’École. Aujourd’hui, il y a un secrétariat qui ferme à 17 heures et il n’y a souvent plus personne ensuite pour renseigner convenablement parents ou enfants.
Mais le plus gênant peut-être pour notre Seynoise, c’est que pendant plusieurs décennies, l’École Municipale avait permis de former de nouveaux musiciens dont beaucoup venaient ensuite grossir les rangs de la Philharmonique. Avec la création du CNR, cette source s’est brutalement tarie. Pourtant, dès 2003, il était écrit que « TPM souhaitait renforcer le lien avec le tissu associatif local, notamment avec les ensembles de pratique musicale amateurs ». Dès 2007, le directeur du site de La Seyne assurait que le Conservatoire devrait nouer un partenariat avec la philharmonique La Seynoise pour l’aider à se développer : « Nous travaillerons main dans la main et donnerons des concerts ensemble ».
Certes, depuis plusieurs années, des conventions de partenariat sont régulièrement signées entre le Conservatoire et La Seynoise. Il était ainsi prévu que La Seynoise « bénéficierait des ressources pédagogiques et artistiques du CNR ». En retour, « des élèves du CNR (et même des professeurs qui n’auraient pas leur quota d’heures au sein du CNR) pourraient être accueillis par La Seynoise [qui mettrait à disposition ses locaux], et pourraient participer à ses concerts traditionnels ». Mais force est de reconnaître que, fin 2010, au moment de la parution de cet ouvrage, pratiquement aucun des termes de cette convention de collaboration ne s’est encore concrétisé durablement, très peu d’élèves du CNR (à l’exception peut-être du concert de la Sainte-Cécile de 2005 et du concert de Printemps de 2008) étant venus depuis participer aux répétitions et aux manifestations. « Nous n’avons pu identifier la raison de ce dysfonctionnement, que nous ne croyons pas dû à un manque d’effectifs au sein du Site de La Seyne » a dit Jean Arèse, qui, après avoir apparemment épuisé tous les recours possibles, a dû s’adresser au Maire de La Seyne « pour qu’il essaye d’intervenir auprès des responsables du CNRR et de TPM » (lettre du 18 septembre 2009).
On ne peut donc que regretter le faible retour - jusqu’ici - du Conservatoire vers La Seynoise (en comparaison de l’époque de l’École Municipale de Musique - voir en fin d’ouvrage la liste des élèves à l’honneur). Mais on ne peut cependant que garder espoir dans ce projet de collaboration, car qui d’autre que le Conservatoire pourrait apporter de jeunes éléments à La Seynoise ? Il n’y a plus que le Conservatoire aujourd’hui !
Ajoutons
qu’une autre conséquence de ce regroupement au sein du
Conservatoire a été la disparition des autres structures
satellites de l’ancienne École Municipale de Musique. Dans
le chapitre précédent, nous avions signalé
l’existence d’une Amicale de l’École
Municipale de Musique, qui était bien utile aux familles en
matière de prêt ou de réparation des instruments.
Aujourd’hui, une telle structure associative (loi 1901) ne peut
plus légalement fonctionner dans le cadre et les locaux du
Conservatoire... La Seyne possédait aussi un Ensemble de Musique
de Chambre, un Orchestre Symphonique de 55 enfants, une Chorale, un Big
Band de jazz. Avec le passage à TPM, ces structures furent
amenées à disparaître (5).
(5)
Seul le Big Band a pu continuer, mais à Sanary [qui ne fait pas
partie de TPM], sous la direction de Didier Huot avec la participation
de 8 musiciens seynois sur un effectif de 15.
Les relations extérieures de La Seynoise
En dix-huit ans de présidence, Jean Arèse a travaillé avec quatre municipalités et même cinq maires différents : Charles Scaglia (1984-1994), François Hérisson (1994-1995), Maurice Paul (1995-2001), Arthur Paecht (2001-2008), Marc Vuillemot (depuis 2008). Et encore davantage d’adjoints ou de conseillers municipaux délégués à la Culture successifs.
Dans des contextes en permanente évolution, Jean Arèse et son équipe, particulièrement Jean Begni, responsable des Relations publiques, grâce à leur longue expérience, durent souvent user de beaucoup de diplomatie. En conséquence, il n’y eut jamais de rapports tendus avec les municipalités. On ne connut jamais plus les conflits du passé, notamment entre les Présidents Aubert et Guinchard avec la municipalité Toussaint Merle, comme on l’a vu dans les chapitres précédents.
Naturellement, à l’arrivée de chaque nouvelle équipe municipale on ne sentait pas toujours la même sensibilité pour l’Art musical. Certains maires étaient systématiquement présents aux concerts, d’autres plus rarement, mais cependant presque toujours représentés. Également, les nouveaux arrivants ont parfois bouleversé des habitudes bien établies avec l’équipe précédente. Mais, après parfois quelques couacs tels que des changements de dernière minute dans l’attribution d’une salle de concert, ou l’oubli d’inviter La Seynoise à une manifestation musicale, les choses sont toujours rapidement rentrées dans l’ordre et, depuis maintenant un certain nombre d’années, des relations cordiales se maintiennent, un climat de confiance s’est installé et l’on ne peut que s’en réjouir.
La Seynoise peut ainsi compter sur la Ville, son Service des Affaires culturelles et sur l’équipe technique du Service Évènementiel pour la mise à disposition des salles de concerts (Circoscène, salle Apollinaire) et toute son aide matérielle en ce qui concerne le transport des gros instruments et des matériels de sonorisation.
La Seynoise apporte de son côté sa présence systématique aux cérémonies patriotiques : Journée des Déportés (dernier dimanche d’avril), Victoire 1945 (8 Mai), Fête nationale (14 juillet), Armistice (11 novembre) pour y jouer notamment La Marseillaise, avec, selon l’évènement, Le Chant du Départ, Le Chant des Partisans, les Africains, la Madelon,...
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La Seynoise répond toujours présent aux cérémonies patriotiques : 8 mai 2010, avec la Clique de l’Union Sportive Seynoise |
Un problème récurrent, cependant, reste celui de l’attribution de la subvention municipale.
Il est évident qu’une Philharmonique comme la nôtre, composée uniquement de bénévoles (6) ne peut pas fonctionner sans une aide financière publique. Il suffit, pour s’en convaincre, de connaître le prix d’un instrument de musique et aussi d’une partition. Beaucoup de gens ignorent en effet que lors des concerts publics, même pour un orchestre d’amateurs, le Chef de musique et chaque exécutant doivent utiliser des originaux de partitions (et non des photocopies). Des contrôles sont toujours possibles lors desquels l’Association doit être capable de fournir la facture qui prouve qu’elle a bien acheté pour chaque musicien les partitions correspondant aux morceaux inscrits dans le programme du concert.
(6) Il n’y a plus, à La Seynoise,
depuis Félix Sauvaire (1957), de chef
rémunéré, contrairement à ce qui se
pratique dans les harmonies de certaines villes voisines.
Or, la subvention allouée à La Seynoise, rarement élevée, fut parfois réduite ou supprimée dans les périodes difficiles au plan budgétaire. Et il y en eut souvent. On a parfois frôlé le ridicule vis à vis des sociétés voisines (mêmes celles dont le renom est loin d’égaler celui de notre Philharmonique) implantées dans des communes de plus petite taille que La Seyne .
Les changements fréquents d’équipes municipales à La Seyne en ont parfois été la cause, avec une méconnaissance certaine du terroir seynois de la part de certains responsables nouvellement élus ou nommés. En témoigne, cet extrait d’une ancienne conversation qui nous a été rapportée depuis les bureaux de la sous-commission où se discutait la répartition des subventions allouées aux associations :
On sait naturellement que notre ville connaît bien des difficultés financières, particulièrement depuis la fermeture des Chantiers de construction navale et qu’elle a dû parfois, inévitablement, réduire le montant des subventions aux associations.
A titre d’exemple, la subvention municipale allouée à La Seynoise est passée de 6 000 € en 2006, 2007 et 2008, à 5 580 € en 2009, pour chuter à 2 500 € en 2010 ! Comment alors assurer le fonctionnement pérenne de la Philharmonique avec des subventions aussi variables d’une année à l’autre ? (On ne parle ici que des dépenses de fonctionnement et non d’investissements ou de travaux concernant, par exemple, le local ou sa façade, dont la rénovation doit se faire en respectant les règles architecturales du Centre Ancien de la ville de La Seyne).
Naturellement, chacun trouve la subvention qui lui est attribuée toujours trop faible, et les subventions attribuées aux autres associations scandaleusement trop élevées... C’est sans doute humain. Mais il est difficile d’expliquer à des musiciens motivés, talentueux et bénévoles, acteurs de la plus ancienne société musicale de la région Provence - Alpes - Côte d’Azur, pourquoi ils doivent constamment survivre avec si peu de moyens, par rapport aux harmonies de communes voisines. Et pourquoi notre dévouée trésorière doit exiger en permanence des économies sur tous les postes de dépenses, alors que pour d’autres associations, foyers, centres, comités, ententes, ou missions (nous ne faisons naturellement pas de comparaisons avec les clubs sportifs), la subvention municipale est dix, vingt, voire trente fois plus élevée que celle allouée à La Seynoise.
Il n’est pas dans notre intention de polémiquer sur ce sujet. Car nous préférons attirer l’attention sur l’injustice, ou la double peine, qui touche spécialement La Seynoise. En effet, notre Philharmonique est l’une des seules associations - et ce, grâce à la sagesse et à la comptabilité rigoureuse et exemplaire de nos anciens dirigeants et trésoriers, et particulièrement du Président Marius Aillaud - à disposer de son propre local, et donc de ne pas dépendre de la Ville pour y tenir ses réunions, pour y loger ses archives (instruments et partitions), pour y faire ses répétitions, etc. Mais la conséquence est que La Seynoise doit aussi restituer en taxes foncières et taxes d’habitation une somme équivalente à la maigre subvention reçue, sans compter qu’elle doit aussi assurer l’entretien de son local, payer le chauffage et les fluides, autant de dépenses que n’ont pas les associations logées par la Ville.
Cette situation n’a jamais empêché notre Philharmonique de répondre toujours favorablement aux sollicitations de la mairie, par exemple lors des cérémonies patriotiques ou des fêtes de la ville, mais cela se devait néanmoins d’être rappelé.
Les rapports avec les autres sociétés musicales
De tout temps, les activités de La Seynoise auront été l'occasion de nouer des contacts avec des villes voisines : Six-Fours, Ollioules, Toulon, La Garde, La Crau, Carqueiranne, Hyères, Sanary, Bandol, Bormes, Le Beausset, Saint-Cyr,... et avec leurs harmonies. Des relations amicales s’établiront même au-delà des frontières de notre département : Aubagne, La Ciotat, Martigues, Tarascon, Aigues-Mortes, Sète,...
Aujourd’hui, La Seynoise entretient de très bons rapports avec les harmonies des principales communes voisines grâce à la Fédération Musicale du Var (Président, Marcel Demichelis), à laquelle La Seynoise est affiliée et dont Jean Arèse est vice-président, Fédération qui appartient elle-même à la Confédération des Musiques de France.
Depuis quelques années, les principales harmonies locales se retrouvent ainsi ensemble à un Concert de Prestige organisé au Forum du Casino à Hyères : L’Avenir Musical du Beausset, La Lyre Vigneronne de La Cadière-d’Azur, L’Union Philharmonique de Carqueiranne, La Lyre de La Crau, L’Harmonie Municipale d’Hyères, La Lyre Espace Musical Londrais, La Lyre Provençale d’Ollioules, L’Harmonie La Renaissance du Pradet, Le Progrès Musical de Saint-Cyr, La Société Musicale La Saint Nazairienne de Sanary, L’Harmonie Hector Berlioz de Toulon,...
Mais les relations sont particulièrement amicales et les échanges plus étroits et chaleureux avec : La Société Philharmonique La Six-Fournaise (Président : Gilles Saldo ; Chef : Christophe Lamboley), qui fête d’ailleurs ses 160 ans en 2010, L’Harmonie Mussou de La Garde (Président : Patrice Vandelli ; Chef : Michel Lazarini). Sur un autre plan, puisqu’il s’agit d’un orchestre d’harmonie de musique militaire, ajoutons que les relations ont toujours été très bonnes avec la Musique des Équipages de la Flotte de Toulon et ses chefs successifs.
Et, hors du département : La Musique Municipale d’Aubagne (Président et Chef : Jean Mateo) et L’Orchestre d’Harmonie de La Ciotat (Chef : André Simien).
Ces bonnes relations se traduisent régulièrement par :
- Des invitations réciproques aux concerts ou aux repas annuels,
- Des concerts données en commun. Rappelons, par exemple, la participation de La Seynoise au Festival de La Garde en 1999, notre concert de Printemps de 2004 avec L’Harmonie de La Garde, notre concert de Printemps de 2005, avec L’Harmonie d’Aubagne, notre concert de la Sainte-Cécile 2006, avec La Six-Fournaise, la participation de La Seynoise à l’anniversaire de La Lyre Provençale d’Ollioules en 2009,...
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La Seynoise participe à l’anniversaire de La Lyre Provençale d’Ollioules, 16 mai 2009 |
- Une solidarité lorsqu’une musique amie doit faire face à des difficultés. On se souvient particulièrement de l’année 1991 où la Six-Fournaise nous avait soutenus financièrement pour contribuer à la réfection de la toiture de notre salle, et où l’Harmonie de Sète avait joué pour nous un concert exceptionnel avec don du plateau.
Disparition de Marius Autran
Marius Autran, auteur de la première édition de cet ouvrage, parue en 1984, s’éteint le 20 janvier 2007, alors qu’il entrait dans sa 97e année. Grand amateur de belle musique, il fut vice-président de La Seynoise de 1983 à 1992, Président d’Honneur ensuite.
Il fut constamment présent aux concerts de La Seynoise, à la salle des fêtes, à la salle Apollinaire, à la salle Baquet et place Laïk, ainsi qu’aux repas amicaux annuels. On l’y a vu jusqu’à l’âge de 95 ans. A partir d’octobre 2005, sa santé commença à se dégrader et on ne le vit plus guère ensuite. Suite à une chute, le 3 janvier 2007, sa santé déclina rapidement et il s’éteignit le 20 janvier.
Ses obsèques eurent lieu le 24 janvier 2007.
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Fenêtre sur Seyne, février 2007 |
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Marius Autran (1910-2007) |
Après les allocutions de M. Francisque Luminet, Mme Josette Vincent, M. Gabriel Jauffret (au nom de M. le Maire La Seyne), et de M. Jacques Girault (qui lut un texte de M. Henri Tisot), le Président Jean Arèse prononça,, au nom de La Seynoise, l’allocution suivante :
Allocution de Monsieur Jean Arèse, Président de la Philharmonique La Seynoise, ancien Directeur de l'École Municipale de Musique
« Pour nous Musiciens de la Philharmonique La Seynoise, nous vous sommes infiniment reconnaissants d'avoir été notre Président d'Honneur pendant des décennies, mais aussi et surtout de nous avoir offert ce travail remarquable sur notre Société « L’Histoire de la Philharmonique La Seynoise » ou « Cent cinquante ans d’Art musical à La Seyne ».
« Ce riche document nous a fait honneur et nous pourrons le léguer à nos descendants pour perpétuer cette lignée de musiciens amateurs.
« N'avez-vous pas écrit dans ce livre : « Honneur à tous ceux qui ont porté La Seynoise au faîte de la gloire » ?
« C’est à notre tour de vous dire : « Honneur à vous, Marius » pour cette Histoire de la Philharmonique.
« C'était mon vieil ami. Ces dernières années, mes visites quasi hebdomadaires m'ont permis d'apprécier l'homme honnête, généreux, de conviction et de rigueur. Il incarnait les valeurs républicaines laïques que lui avaient transmises ses maîtres qui ignoraient la résignation, la compromission.
« Je puis attester qu'il eut une retraite paisible, chez lui, au milieu de ses livres et une fin de vie douce. Soigné par Josiane avec dévouement, qui veillait sur lui pour tous les problèmes matériels. « Comme une fille », disait-il.
« À Jean-Claude, son fils « Il n'a jamais fait quelque chose qui m'ait déplu », disait-il, à son épouse et à ses cinq petits-fils « Le nom des Autran n'est pas prêt de s'éteindre ! », plaisantait-il, nous témoignons toute notre sympathie. Ils peuvent être fiers d'être les descendants de Marius et de Madame Autran, femme de cœur si attachante.
« Nous allons essayer de conclure en musique ce moment plein d'émotions ».
Jean et Jacqueline Arèse
Malgré les conditions particulièrement difficiles de froid et de vent, les membres présents de la Philharmonique, sous la direction de Jean Arèse, rendirent un dernier hommage à leur Président d’Honneur en interprétant un andante de Gounod et le Chœur des esclaves, extrait de Nabucco de Verdi, un morceau auquel Marius Autran était particulièrement sensible.
Toujours des concerts d’une grande qualité
Durant toutes les années 2000-2010, La Seynoise continue de déployer une activité considérable. Le calendrier des concerts - tous gratuits - et des cérémonies patriotiques est bien établi et l’organisation de l’ensemble est bien rodée. Le programme de base annuel se compose généralement d’un concert de Printemps au mois de mai ; d’un concert d’Été place Laïk (« sur un marché seynois ») ; d’une participation à la fête de la Musique ; d’un concert à l’occasion des fêtes de La Seyne (26 juin) ; du traditionnel concert de la Sainte-Cécile, aux environs du 22 novembre. S’y ajoutent, depuis quelques années, une participation au Concert de Prestige de la FMV au mois de février au Forum du Casino d’Hyères, une participation au Concert de Prestige TPM à Toulon, une animation dans une maison de retraite. Également, certaines années, La Seynoise s’est déplacée pour des Concerts de Prestige sur l’invitation de La Fédération Musicale des Bouches-du-Rhône à Martigues (2008, 2009) ou à Tarascon (2008, 2009).
Le programme annuel inclut naturellement la participation active de la Philharmonique à quatre cérémonies patriotiques : Journée des Déportés (dernier dimanche d’avril), Victoire 1945 (8 mai), Fête nationale (14 juillet), Armistice (11 novembre).
Un regret, hélas ! Depuis la fermeture de nos chantiers navals en 1989, on ne verra plus La Seynoise participer aux cérémonies grandioses et émouvantes des lancements de bateaux, comme elle avait si bien su le faire pendant plus d’un siècle.
Sans doute serait-il fastidieux de vouloir détailler tout ce qui s’est passé au cours des dernières années. Nous résumerons seulement quelques-uns des temps les plus forts ou des concerts exceptionnels.
Ainsi, le 20 mai 2001, un Concert du Millénaire, dirigé par Jean Arèse et André Simien, est donné à la salle Baquet, avec la participation de l’École Municipale de Musique et de 300 choristes venus de La Seyne (Notre-Dame de la Mer, Les Chœurs Lyriques du Rivage), et de communes voisines : Hyères (La Clé des Chants), Le Revest (La Cantarelle), Saint-Mandrier (Alléluia), Le Beausset et Ollioules (Point d’Orgue). Le programme fut exceptionnel, avec un hommage à Verdi, des œuvres de Berlioz, Sibelius, des extrait de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, un quatuor de saxophones, un quintette de trombones, et du chant avec des œuvres de Jacques Brel, Mikis Theodorakis, Francis Lopez,...
Le 18 mai 2002, La Seynoise donne son concert de Printemps à la salle Baquet avec la présence de 200 choristes venus des mêmes chorales que l’année précédente. Ce concert s’ouvrit avec La Marche de la Garde Consulaire à Marengo. Suivirent de nombreux morceaux parmi lesquels on a retenu Un siècle de chansons (hommage à Gilbert Bécaud), Le Chœur des Gitans extrait du Trouvère de Verdi et, en clôture Le Chœur des Esclaves extrait de Nabucco, de Verdi également.
Le 9 février 2003, La Seynoise participe à un fabuleux Concert de Prestige organisé par le FMV au Forum du Casino d’Hyères, qui a pour but de réunir les musiciens des différentes sociétés musicales du Var désirant conjuguer leurs talents. Cette prestation remporte un tel succès, tant auprès du public qu’auprès des sommités du monde musical qui ne tarissent pas d’éloges, qu’il est prévu d’inscrire régulièrement cette manifestation au début de chaque année. La Seynoise va donc désormais intégrer ce Concert de Prestige à son programme annuel, ce qui va demander à tous un travail particulièrement rigoureux, et l’avancement de la reprise des répétitions au début du mois de janvier ou même à la mi-décembre.
Le 9 mai 2004, le concert de Printemps est présenté en commun avec L’Harmonie Mussou de La Garde, dirigée par Michel Lazarini. Ce concert vit la consécration de Hugo Gonzalez, 14 ans, soliste à la trompette, compositeur, et qui dirigea la philharmonique sur l’une de ses compositions. En reconnaissance de son talent, le doyen des musiciens, 87 ans, offrit au jeune musicien une baguette de chef d’orchestre.
Le 15 mai 2005, Le Rotary Club de La Seyne, La Seynoise, associée à L’Harmonie Municipale d’Aubagne, dirigée par Jean Mateo, organisent le concert de Printemps de 2005, au profit du pôle gérontologique de l’Hôpital de La Seyne.
Le 11 juin 2005, La Seynoise, associée aux Cigaloun Segnen, contribue à la réussite de l’inauguration en grande pompe du marché provençal rénové du cours Louis Blanc, à l’instant même ou M. Arthur Paecht, Maire de la Seyne, annonce en direct aux Seynois la nouvelle de la libération des deux otages Florence Aubenas et Hussein Hanoun après 157 jours de captivité.
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La Seynoise au concert de printemps de 2006 à la salle Maurice Baquet |
En 2006, La Seynoise décide de renouer avec les concours. Au grand concours des harmonies organisé les 6 et 7 mai 2006 à Hyères par la FMV, La Seynoise obtient le 1er Prix ascendant dans sa catégorie, avec 103/120, ce qui lui permet d’accéder à la 2e Division. A la suite de ce concours, M. Arthur Paecht, Maire de La Seyne reçoit un courrier de la part de M. Bernard Aury, Président de la C.M.F. soulignant « la belle prestation de [La Seynoise] retentit sur votre ville et sur la pratique musicale associative en France ». Et également « je tiens à vous féliciter d’avoir au sein de votre ville un si bel ensemble dont la réussite est le fruit d’un travail assidu et de longue haleine... ». M. le Maire, ajoutera aussitôt, à l’attention du Président de La Seynoise : « Je tiens à vous féliciter, ainsi que l’ensemble des musiciens, pour votre dynamisme et ces brillants résultats qui vous ont permis d’accéder à la 2ème division ».
Le 1er avril 2007, La Seynoise participe à un concert avec les chorales dans le cadre d’Atout Chœur à l’Église Notre-Dame de Bon Voyage. L’ensemble se produira dans les mêmes conditions en 2008 et en 2009, chaque fois au profit d’une association caritative.
Le 1er mai 2007, La Seynoise donne un concert champêtre à l’aire des Mascs, forêt de Janas, avec repas champêtre
Le 2 juin 2007, le beau concert préparé pour célébré le 350e anniversaire de la ville de La Seyne est malheureusement annulé en raison des conditions météorologiques. Le programme pourra cependant être joué le 23 juin en soirée, bien qu’écourté en raison d’un mistral frisquet, dans le parc de la Navale.
Les 10 et 11 mai 2008, La Seynoise est de nouveau récompensée. Au Concours National d’Hyères, elle obtient un 1er Prix dans le niveau 1ère Division avec Méditerranée, La Mer, Nessun Dorma, Marche de Radetzky, et une magistrale interprétation de la Cavatine du Barbier de Séville. « Une telle réussite est le fruit d’un travail de longue haleine » résume la Confédération Musicale de France, organisatrice de l’évènement. Avec cette belle prestation et une note de 16/20, notre Philharmonique est qualifiée pour entrer dans la première division.
Naturellement, ces apparitions publiques de La Seynoise ne sont que la partie visible des activités. Il faut bien savoir que, pour donner des concerts d’une telle qualité, un énorme travail personnel et collectif des musiciens est indispensable. Ce sont également :
- des dizaines d’heures de travail de la part du Chef de musique et du Chef adjoint pour sélectionner les morceaux, s’assurer qu’on a juridiquement le droit de les jouer en public ;
- des dizaines d’heures et même davantage, passées par les musiciens qui écrivent les arrangements, c’est-à-dire les réécritures souvent nécessaires de certaines œuvres, écrites à l’origine pour des orchestres symphoniques, pour les adapter aux différentes parties instrumentales qui composent notre Philharmonique. Rendons à ce propos un hommage particulier à Christophe Lamboley qui, outre son talent au hautbois, au cor anglais, au basson ou à la trompette, fut notre Chef-adjoint de 2007 à 2009 avant de devenir Chef de musique de La Six-Fournaise, et qui a écrit ces dernières années nombre d’arrangements de partitions pour nos concerts.
- des dizaines d’heures de travail de la part de l’archiviste qui doit faire en sorte que tous les musiciens auront bien à leur disposition au bon moment toutes les partitions et dans le bon ordre.
- enfin, bien entendu, des dizaines d’heures de répétitions, qui ont lieu régulièrement les jeudis soir de 20 h à 22 h dans la salle de la rue Gounod, ceci entre début janvier et début juillet, puis de nouveau entre fin septembre et fin novembre pour la préparation du concert de la Sainte-Cécile.
Et, comme toujours, les concerts font l’objet de comptes-rendus de presse des plus élogieux :
Tout ceci est extrêmement encourageant pour notre Philharmonique et vient réchauffer le cœur de ses musiciens bénévoles et de ceux qui les dirigent.
Rappelons au passage que tous ces concerts furent dirigés en majorité par le Chef de musique, Jean Arèse, mais aussi, pour une partie du programme, par le Chef-adjoint. On a ainsi apprécié Guy David entre 1990 et 1993, hélas prématurément disparu en 1995 ; André Simien entre 1993 et 2003 ; Hugo Gonzalez (2007) ; Christophe Lamboley, entre 2007 et 2009 ; et depuis 2010 Laurent Canavésio. Il est également habituel que certaines partitions soient dirigées par des musiciens talentueux, notamment pour des morceaux dont ils ont eux-mêmes écrit la musique, tels Jacques Raon, Hugo Gonzalez, André Guigou,...
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Jacques Raon dirigeant El Chimilito, marche arabo-andalouse qu’il a composée, au concert de la Sainte-Cécile, 23 novembre 2008 |
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Christophe Lamboley dirigeant la philharmonique La Seynoise au concert donné au relais Peiresc à Toulon, 288 mai 2010, avec Thibault Gillion, soliste, au xylophone |
Rendons aussi un hommage appuyé :
- à tous les solistes qui ont déclenché les applaudissements du public ces dernières années : Serge Arèse (trompette), Isabelle Begni (piano), Philippe Begni (trompette), Anthony Blanc-Lapierre (sax soprano), Charles Boyat (flûte), Laurent Canavésio (clarinette), Stéphen Dufays (sax alto), Loïc Faucon (clarinette), Sylvie Gillion (hautbois), Thibault Gillion (xylophone), Benoît Gonzalez (cor), Hugo Gonzalez (trompette), Martial Magne (baryton), François Pantin (trompette), Bernard Ponsot (accordéon), Philippe Reinaud (trompette), Nicolas Tozello (trombone), Jean-Pierre Viazzo (cornemuse),...
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Philippe Begni à la trompette |
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Hugo Gonzalez et François Pantin jouent Polka pour deux trompettes au concert de la Sainte-Cécile, 25 novembre 2007 |
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Laurent Canavésio à la clarinette |
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Anthony Blanc-Lapierre au saxophone soprano |
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Stephen Dufays au saxophone alto | Martial Magne à l’euphonium |
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Loïc Faucon à la clarinette | Nicolas Tozello au trombone |
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Jean Arèse et la soprano Lina Yang au concert de la Sainte-Cécile, 25 novembre 2007 |
Sans oublier le rôle essentiel de celui qui, depuis maintenant plusieurs années, est devenu notre maître de cérémonie, le grand ténor Robert Andreozzi, Président, par ailleurs, de l’Association des Concerts Classiques Seynois, désormais proclamé « animateur à vie des concerts de La Seynoise », et qui, avec un dynamisme, une verve et un humour passionnels, présente les œuvres, les solistes et les musiciens, pour le plus grand plaisir du public.
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Robert Andreozzi anime le concert de la Sainte Cécile, 25 novembre 2007 |
Des concerts donnés aussi au profit d’associations caritatives
Déjà, dans le passé, l’École Municipale de Musique, dirigée par Jean Arèse, avait donné de nombreux concerts au profit d’œuvres humanitaires : Association pour le don d'organes, Association Rétina-France pour la recherche en ophtalmologie, Contre le sida, Var Alzheimer, Journée des lépreux, Pour la Roumanie, Pharmaciens sans frontières...
Depuis maintenant plusieurs années, La Seynoise aide également différentes associations caritatives à partir des dons recueillis à l’entrée et à la sortie de ses concerts de Printemps et de la Sainte-Cécile.
Mais insistons particulièrement sur le concert de Sainte-Cécile 2003, parrainé par le Rotary Club de La Seyne, qui fut donné au profit des familles des trois sapeurs-pompiers seynois qui avaient trouvé une mort tragique le 1er septembre 2003 en combattant l’incendie de La Garde Freinet.
La Seynoise fut d’ailleurs honorée en mars 2006 par M. Jean-Yves Le Dreff, Président du Rotary-Club de La Seyne, pour sa participation aux actions caritatives et plus spécialement aux concerts qui ont commémoré le cinquantième anniversaire du Club de La Seyne.
Mais toujours des problèmes financiers !
Nous avons vu ci-dessus les difficultés rencontrées par notre Seynoise, la plus ancienne association de la ville, faut-il le rappeler, pour survivre. Cela relève parfois du tour de force que d’aligner autant de musiciens talentueux et bénévoles et d’obtenir de pareils succès avec si peu de moyens financiers, les subventions reçues, certaines années, frôlant le ridicule. La volonté, l’opiniâtreté de son Chef et Président, et de tout son Conseil d’administration y sont certainement pour beaucoup.
Nous avons vu les combats qu’il a fallu mener dans les années 1990-1992 pour rénover la salle Aillaud, surtout au niveau de la toiture. Mais d’importants travaux d’entretien ont encore été nécessaires par la suite : remplacement des menuiseries, isolation intérieure, portes et fenêtres, ravalement,... En 2000, les travaux ont porté sur le jardin et sur la remise à neuf du portail et de la clôture. Une mezzanine a également été construite pour conserver les partitions dans de meilleures conditions grâce au concours apporté par des sociétaires bénévoles. En 2004, on a rajouté une sortie de secours en pente douce et, le besoin d’espace se faisant sentir pour stocker archives et matériel nécessaires aux concerts, la construction d’un local extérieur a été réalisée. Enfin, en 2005, il a fallu remettre le local aux normes de sécurité. Et ce sont les membres de La Seynoise qui en ont de nouveau réalisé eux-mêmes la plus grande partie. En juin 2005, la salle relookée put de nouveau être ouverte au public et un concert fut organisé pour cette inauguration : un concert de musique de chambre, avec notamment de jeunes talents seynois, du quintette à vent « Beluguet » et la bande de hautbois.
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Une répétition dans la salle historique Marius Aillaud, rue Gounod |
En 2010, la salle garde un caractère historique mais néanmoins « vieillot », et on ne sait plus comment financer localement la rénovation générale qui apparaît indispensable à la poursuite de son activité sociale et de son utilisation optimale.
Rappelons que les travaux urgents consistent en :
- l'isolation phonique du bâtiment [construit quasiment à la périphérie de l’agglomération en 1922, il est aujourd’hui entouré de collectifs d'habitation] afin de développer l'usage des lieux dans le respect du voisinage.
- l’isolation thermique dans le but d’une réduction de la consommation d'énergie et la modernisation du système de chauffage, sachant cependant que les règles architecturales applicables au Centre Ancien ne permettent pas la pose de panneaux solaires ou photovoltaïques.
- la mise aux normes de l'ensemble du bâtiment, notamment au regard des règles d’accessibilité, ce qui permettrait une réappropriation du lieu pour des festivités et une animation du centre ville. Il pourrait être aussi proposé en location ponctuelle aux associations du quartier pour des activités ludiques ou artistiques, et particulièrement pour le développement du partenariat avec le CNRR.
Mais aucune instance locale ou régionale ne semble actuellement avoir les moyens d’aider La Seynoise à réaliser ces travaux. C’est pourquoi, dans ce contexte de requalification du Centre Historique de la ville, la solution qui est aujourd’hui recherchée passe par une demande de financement exceptionnel auprès du Fonds Européen de Développement Régional.
Comme on l’a vu précédemment, les difficultés financières limitent aussi le fonctionnement normal de la Philharmonique. Faudra-t-il que La Seynoise organise un jour elle-même des lotos pour équilibrer son budget ?
Par rapport aux décennies précédentes, où pourtant la vie n’était pas des plus faciles, il faut aujourd’hui renoncer à de nombreuses activités.
Le point sur lequel nous voudrions insister est celui des concerts et des excursions de musiciens que La Seynoise pouvait autrefois organiser dans le Var, parfois bien au delà, et qui avaient tant contribué à la gloire et à la célébrité de la Philharmonique, dont les succès rejaillissaient sur toute la ville de La Seyne. Aujourd’hui, il n’existe plus de moyens suffisants pour réaliser de telles manifestations.
On est bien loin de l’époque du déplacement de l’ensemble de nos musiciens à Lyon en 1894 (voir Chapitre 2) et où, à l’annonce du premier prix d'exécution avec médaille d'or obtenu par La Seynoise, le Maire Saturnin Fabre répondit par télégramme : « Bravo ! Bravo ! Recevez vives félicitations de tous nos concitoyens. Nous sommes heureux et fiers de vos succès » et « Cordiales félicitations - Mairie et cafés pavoisés - Port illuminé »...
Or, en ce début du XXIe siècle, force est de constater qu’aucune excursion, aucun voyage de La Seynoise n’a pu être organisé depuis plus de 10 ans. Ce ne sont pourtant pas les projets et les tentatives qui ont manqué : Bastia, Buti, Turin, Tunis,... Mais, à chaque fois, il a fallu renoncer faute de moyens.
Nos musiciens à l’honneur
On sait que des distinctions honorifiques sont attribuées par la Confédération Musicale de France aux musiciens et aux Chefs de musique après un certain nombre d’activités (voir la liste dans les Annexes)
Ainsi, ces dernières années, de nombreux musiciens de La Seynoise ont été à l’honneur.
En 2000, des médailles sont attribuées à Josselyne Andreozzi, Philipe Begni, Francis Porret, Gérard Villecroze et Guillaume Begni.
En 2001, Annie Paumard reçoit la médaille d’argent pour ses 30 ans d’activités musicales, et Robert Dalmasso et Jean Arèse reçoivent la médaille d’or avec étoile pour leurs 50 ans d’activités musicales.
En 2004, le diplôme d’honneur avec breloque de la FMV (plus de 8 ans d’activités musicales) est délivré à Elodie Passaglia, Hugo Gonzalez, Sylvain Mascart, Damien Roux. La même année, Sylvie Gillion reçoit la médaille d’honneur (argent) de la CMF pour ses 30 ans d’activités musicales, tandis que Charles Boyat reçoit la médaille de Vétéran avec étoile. L’Insigne du Mérite Européen est également attribué à René Denaese.
En 2006, Magali Ponsot est récompensée par la FMV pour ses 15 ans de pratique musicale, tandis que la médaille de la CMF est attribuée à Corinne Pinard (20 ans d’activités musicales) et à Evelyne Gonzalez (30 ans).
En 2007, Émile Caturegli, (qui avait pris sa retraite en 1997 après une longue et brillante carrière de trompettiste aux Équipages de la Flotte, tout en jouant régulièrement à La Seynoise, à La Six-Fournaise et à La Saint-Nazairienne), et qui fut ensuite enseignant à l’École Municipale de Musique où il forma plusieurs jeunes musiciens de talent, est récompensé de la médaille d’or de la CMF pour ses 40 années d’activités musicales.
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Émile Caturegli (au centre) et les cuivres de La Seynoise au concert d’été Sur un marché seynois, 14 juin 2009 |
Lors du concert de la Printemps de 2008, la cravate de Commandeur du Mérite Fédéral est attribuée à Robert James Tourtes pour ses 50 années d’activités musicales et à Jean Arèse pour ses 50 années de direction musicale ; la médaille d’or de la CMF avec étoile est attribuée à Jean-Paul Blanc ; la médaille de vétéran avec palmes à Robert Andreozzi.
La même année, la Médaille de la Confédération Musicale de France, ou « plaque Crouzat », accordée aux personnes qui par leur action ont rendu des services notoires à l'œuvre fédérale ou confédérale, est décernée à Michelle David et à Jean Begni.
En 2009, ce sont Michelle Fiol, Josiane et Robert Dalmasso qui reçoivent la médaille d’or de la CMF pour leurs 40 années d’activités musicales.
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Michelle Fiol |
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Josiane et Robert Dalmasso |
C’est à l’occasion du concert de la Sainte-Cécile de 2009 que la « plaque Crouzat » est remise à Jean Begni, avec le commentaire suivant signé de Jean Arèse et de Christophe Lamboley :
« Depuis maintenant près de 40 années, Jean Begni participe activement à la vie de notre société. Sa verve et son charisme, d’abord à l’École Municipale de Musique, puis à La Seynoise, en font une personnalité incontournable du milieu musical seynois.
Toujours là pour rendre service, à se déplacer, accompagner les jeunes et moins jeunes, il sait rester humble en toutes circonstances. Les jours de notre société n’ont pas toujours été heureux et, dans les moments de doute, face aux problèmes, notre ami Jean a toujours eu des conseils avisés et les manches retroussées.
Indéboulonnable membre du Bureau et du Conseil d’administration, il ne rechigne jamais à la tâche et passe le plus clair de son temps (de jeune retraité) à travailler bénévolement pour La Seynoise. Son dernier défi : la réfection des murs extérieurs de notre salle qui sont bien mal en point. Enfin, je saluerai l’homme qui, chaque année, prépare, rédige et fait le suivi des dossiers de subventions sans lesquelles rien ne serait possible.
En conclusion, son opiniâtreté, son ardeur et sa volonté font de lui une personne plus que méritante dont l’humilité et la bienveillance ne peuvent qu’appeler à la reconnaissance ».
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Jean Begni (à droite) vient de recevoir la Médaille de la Confédération Musicale de France |
La Seynoise aujourd’hui
Le 7 février 2010, l’Assemblée générale élit le Conseil d’administration suivant :
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Le Conseil d'administration de La Seynoise élu lors de l'Assemblée générale du 7 février 2010. De gauche à droite : Jacqueline Padovani, Michel Joly, Camille Istria, Laurent Canavésio, Annie Paumard, Jean Arèse, Danielle Istria, Jean Begni, Michelle Fiol, Jean-Claude Autran, Raymond Marot |
La Philharmonique a donc, depuis début 2010, un nouveau Chef adjoint : Laurent Canavésio. Rappelons que Laurent Canavésio, fils d’Adrien Canavésio, compositeur et ancien directeur de l’École de Musique de La Ciotat, fit ses débuts à 9 ans en classe de piano, qu’il intégra rapidement le Conservatoire de Marseille dans les classes de solfège, d’écriture, clarinette, musique de chambre et direction d’orchestre, et qu’il fut primé dans toutes les catégories. À Paris (1972-1975), il se perfectionne en clarinette, harmonie et contrepoint. Après un prix d’histoire de la musique au Conservatoire de Toulon, Laurent Canavésio prend la direction de l’Orchestre d’Harmonie de La Ciotat. Il crée ensuite l’Orchestre du Pays d’Aix (1988) et l’École de Musique de La Cadière (1989) avant d’intégrer La Lyre Provençale d’Ollioules (1996 à 2006). Signalons au passage qu’il a dirigé de grands orchestres tels l’orchestre de chambre de Novosibirsk (Russie) et l’orchestre national de Minsk (Biélorussie), mais aussi de talentueux solistes tels le violoncelliste Marc Dobrinski. Actuellement, Laurent Canavésio enseigne la clarinette au CNRR-TPM et dirige simultanément l’Ensemble de clarinettes qu’il a créé.
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Laurent Canavésio, Chef de musique adjoint, dirige La Seynoise au concert donné au relais Peiresc à Toulon, 28 mai 2010 |
Au milieu de l’année 2010, on dénombrait 60 musiciens membres de La Seynoise, de 14 à 87 ans, avec une participation régulière aux principaux concerts de l’année de l’ordre des quatre cinquièmes, soit environ 45 à 50 musiciens présents.
Voici leur répartition entre les différents pupitres :
Chef de musique : Jean ARÈSE
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Notre Philharmonique maintient donc un potentiel d’exécutants suffisant, preuve de sa vitalité. Mais on observe qu’un renouvellement important a eu lieu au cours des dernières années puisque moins de 50 % des musiciens de 2010 faisaient partie de La Seynoise de 2003, et que moins de 25 % y étaient en 1999.
Ce qui a beaucoup changé par rapport à un passé assez récent où l’harmonie était uniquement constituée d’hommes, c’est que l’élément féminin représente aujourd’hui un fort pourcentage, plus du tiers des musiciens, essentiellement aux pupitres des flûtes (10 sur 11), clarinettes (5 sur 12), hautbois (2 sur 4) et saxophones (3 sur 8).
Également, par rapport aux années ou aux décennies précédentes, la répartition des musiciens entre les différents pupitres a légèrement évolué. Le changement se situant dans une proportion aujourd’hui plus élevée de flûtes et de clarinettes et plus faible de certains cuivres (cors, basses), ce qui a pu obliger d’avoir désormais recours à un synthétiseur, instrument qui, selon certains, ne devrait pas avoir sa place dans une harmonie telle que la nôtre. Dans un autre ordre d’idées, on a eu aussi la surprise de découvrir la première partition sur i-pad lors du concert d’Été de 2010, bien que certains musiciens ne voient pas d’un bon œil la généralisation d’un tel système...
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L’ensemble des musiciens de La Seynoise, dirigé par Christophe Lamboley, au concert de printemps, 17 mai 2009 au chapiteau Circoscène |
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Fin du concert de la Sainte-Cécile, 22 novembre 2009 au chapiteau Circoscène |
Rappelons enfin qu’en 2009 Jean Arèse a proposé de relancer la création d’un Orchestre de Musique de Chambre « La Seynoise ». Un appel a été lancé pour recruter jeunes et moins jeunes, de niveau 2ème cycle de Conservatoire, ou musiciens confirmés, désireux d’exercer le violon alto, le violoncelle, la contrebasse, le piano ou le clavecin. Ce projet a commencé de prendre forme : une dizaine de musiciens répètent dans la salle de la rue Gounod tous les jeudis de 18 h à 19 h 45. Au menu, des œuvres de Corelli, Mozart, Gluck, Corrette, Marcello, Vivaldi.
2010 : La Philharmonique fête ses 170 ans !
Le début de l’année 2010 fut malheureusement endeuillé par le décès de trois de nos membres, parmi les plus éminents : le 1er janvier, celui de Francis Porret, puis, le 15 mars, par celui de Jean Sicard, puis, le 20 avril, par celui de Charles Boyat.
Fils de Julien Porret (1896-1979), grand musicien, Premier Prix de trompette au Conservatoire de Paris, précurseur du jazz en France, compositeur de plus de 800 morceaux couvrant tous les genres d’expression musicale, Francis Porret, lui-même tromboniste, membre de la FMV à partir de 1996, devint vice-président de La Seynoise en 1992, puis vice-président d’honneur.
Jean Sicard, décédé le 15 mars, venait de fêter ses 97 ans et ses 70 ans de mariage. Il était le père de Jacqueline Padovani, Présidente des Amis de La Seyne Ancienne et Moderne, et également membre du Bureau de La Seynoise. Depuis ses études aux arts et métiers, puis à l’École de la Marine marchande, Jean Sicard avait fait toute sa carrière aux chantiers navals. Un hommage particulier doit être rendu à cet homme discret, aimable et toujours souriant, qui exerça scrupuleusement et pendant quarante années (1952-1992) la fonction de trésorier bénévole de notre Philharmonique tout en étant un membre actif des Amis de La Seyne Ancienne et Moderne.
Charles Boyat, décédé le 20 janvier à l’âge de 79 ans, ne concevait pas la vie sans musique. Premier prix de flûte traversière au Conservatoire de Belfort, il avait été également désigné Champion de France d’harmonica. Excellent musicien amateur, il joua au sein de plusieurs ensemble de notre région, particulièrement à La Seynoise dans les années 1990 et fut toujours présent et appliqué aux répétitions et aux concerts. Homme affable, aux grandes qualités morales et intellectuelles, il savait être modeste malgré son érudition.
Mais, comme les années précédentes, l’année 2010 fut ensuite particulièrement bien remplie avec :
Rappelons que le repas qui a lieu tous les ans, salle de La Seynoise, après le concert d’Été, est la seule récompense de l’année qui soit offerte aux musiciens bénévoles, c’est un remerciement pour leur assiduité aux répétitions et aux manifestations musicales.
De l’avis d’observateurs extérieurs, l’exécution du dernier concert de Printemps et du concert au Relais Peiresc de Toulon témoignent d’une « évolution très positive de la Philharmonique », progrès d’ailleurs perceptibles à l’écoute des CD qui ont été enregistrés. « Le programme est magnifique et varié. Ils jouent avec beaucoup de cœur et de sensibilité. Ils obtiennent un succès mérité ».
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Musiciens de La Seynoise pendant le concert de printemps, 9 mai 2010 |
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Musiciens de La Seynoise pendant le concert de printemps, 9 mai 2010 |
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Musiciens de La Seynoise pendant le concert donné au relais Peiresc à Toulon, 28 mai 2010 |
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Musiciens de La Seynoise pendant le concert donné au relais Peiresc à Toulon, 28 mai 2010 |
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Concert d’été Sur un marché seynois, dirigé par Jean Arèse, 12 juin 2010 |
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Concert au parc de la Navale, dirigé par Jean Arèse avec Jean-Luc Bruno et Sylvia Lebeux, solistes, 27 juin 2010 |
Rappelons donc ci-dessous les détails du programme dont l’exécution par nos musiciens a été si appréciée des publics seynois et toulonnais.
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Présentation
: Robert ANDREOZZI
Direction musicale : Jean ARESE (2) (3) (7) (8) ; Laurent CANAVESIO (1) (4) ; Christophe LAMBOLEY (5) (6 |
Mais l’année 2010 est une année exceptionnelle puisqu’elle correspond au 170e anniversaire de la Philharmonique. Toute la semaine du 12 au 21 novembre va être consacrée à la célébration de cet anniversaire dans le courant du mois de novembre, avec le programme prévisionnel suivant :
Et pour clôturer cette semaine de célébrations, le traditionnel concert de la Sainte-Cécile, le dimanche 21 novembre au chapiteau Circoscène, avec des œuvres de : Elgar, Giocchino Rossini, Léo Delibes, Jacques Raon, Claude Nougaro, Franz Lehar, Francis Lopez, Louis Ganne.
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