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de l'Histoire de La Seynoise
Marius AUTRAN
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du site de La Seynoise
Histoire de la philharmonique La Seynoise

Cent soixante-dix ans de passion musicale
(1840-2010)

Le mot de Jean Arèse

Président de La Seynoise depuis 1992



    Née en 1840, la philharmonique La Seynoise est la plus ancienne association de La Seyne et l’une des trois plus anciennes philharmoniques de France.

    Son but est de faire de la musique et de propager cet art par l’étude et l’exécution d’œuvres musicales, de donner des concerts publics pour l’agrément de la population, ainsi que de prêter son concours aux cérémonies patriotiques et à des œuvres humanitaires. Forte d’une cinquantaine de musiciens talentueux, son répertoire, particulièrement varié, permet d’atteindre tous les publics : de la musique classique à la variété populaire, en passant par les musiques de films et les compositeurs contemporains.

    Tous ses membres sont volontaires et entièrement bénévoles. Leur seul salaire : les applaudissement du public. Dans une société où l’argent est omniprésent, cette attitude revêt une certaine noblesse.

    Une première édition de la longue l’histoire de la philharmonique La Seynoise avait été écrite en 1984 par l’un de ses présidents d’honneur, Monsieur Marius Autran.


Qui était Marius Autran ?

    Né le 2 Décembre 1910 à La Seyne-sur-Mer, Marius Autran y vécut presque toute sa vie. Il y fut écolier, enseignant, résistant, conseiller municipal après la guerre, puis adjoint au maire de 1959 à 1977.

    À 70 ans, retraité de l'école publique et de la municipalité, il devient en quelque sorte écrivain local « pour partager les souvenirs qui faisaient de lui un témoin privilégié de la vie à La Seyne-sur-Mer durant presque tout le XXe siècle ». Et « non pas pour satisfaire un désir d’ostentation, mais, pour sauver de l'oubli un peu de cette mémoire collective sur laquelle repose notre conscience d'être Seynois ».

    Ainsi, en une vingtaine d’années, Marius Autran a publié 10 ouvrages :
- En 1982, une Histoire de l’Ecole Martini, avec en annexe une Histoire de L’Enseignement à La Seyne de 1789 à 1980.
- En 1984, l’Histoire de la Philharmonique Le Seynoise : Cent cinquante ans d’art musical à La  Seyne.
- Puis, entre 1987 et 2001, huit tomes d’une série intitulée Images de la vie seynoise d’antan et dont le sous-titre est : « Récits - Portraits - Souvenirs ».


Marius Autran et l’art musical

    Dès son enfance, Marius Autran fut initié à la musique, notamment grâce à ses grands-parents, Marius Aubert et Joséphine Hermitte, eux-mêmes passionnés d’opéra et abonnés au Théâtre de Toulon auxquels ils emmenèrent très souvent leur petit-fils dès les années 1920.

    Entré à l’École Normale d’Instituteurs de Draguignan en 1928, Marius Autran apprit le solfège et le chant, suffisamment pour les enseigner à son tour à ses élèves des classes primaires, comme tous les instituteurs et institutrices de la IIIe République savaient alors le faire. A l’Ecole Normale, il apprit aussi à jouer du violon et, par la suite, il prendra beaucoup de plaisir à déchiffrer des partitions et à jouer de la mandoline, instrument qu’il maîtrisait assez bien.

    Son amour pour la musique était passionnel. On le voyait ressentir beaucoup d’émotion à l’écoute des grands morceaux de musique classique. Et combien de fois avons-nous vu des larmes s’écouler sur son visage à l’écoute de certains passages de Faust, de La Bohème, ou de Nabucco ! Malgré ses nombreuses activités, il trouvera toujours le temps d’écouter les concerts des musiques locales, ou de FR3, ainsi que disques ou cassettes.

    Proche collaborateur de Toussaint Merle dans les municipalités de l’après-guerre, il fut de ceux qui intervinrent en faveur de ma nomination comme Chef de Musique de La Seynoise en 1958, à la suite de Félix Sauvaire, alors que je n’avais que 22 ans.

    Quelques années plus tard, en date du 1er janvier 1966, la municipalité Toussaint Merle, notamment sous l’impulsion de Jean Passaglia, d’Alex Peiré et de Marius Autran, autorisa la création d’une École Municipale de Musique, dont je fus, au début, l’unique professeur, et le directeur, fonction que j’allais avoir le plaisir et l’honneur d’assumer pendant 34 ans, jusqu’en l’an 2000. Cette structure s’étoffa rapidement pour passer de 1 professeur et 100 élèves en 1967 à 17 professeurs et jusqu’à 300 élèves quelques années plus tard.

    Marius Autran était particulièrement fier de cette création et de ses jeunes élèves. Et il disait souvent « mes petits » en montrant les photos des auditions des enfants de l’Ecole ou les pochettes des disques qui avaient été enregistrés.

    Grand ami d’Alex Peiré (Président de La Seynoise de 1968 à 1974) et d’Étienne Jouvenceau (Président de 1974 à 1992), c’est tout naturellement que Marius Autran, ayant tourné la page de la vie professionnelle et de l’action municipale, se rapprocha de La Seynoise pour en devenir vice-président en 1983. On le verra alors très régulièrement assister aux concerts de Printemps, d’Été, de Sainte-Cécile, ainsi qu’au repas amical à la salle Marius Aillaud.

    Ayant commencé à se pencher sur l’histoire de La Seyne, avec la parution, en 1982, de son « Histoire de l’Ecole Martini », notre nouvel « historien local », cet « esprit humaniste », « légende vivante », « conteur-né », « remarquable pédagogue », va, pour son second ouvrage, choisir naturellement La Seynoise.

    En seulement quelques semaines, et grâce aux archives parfaitement conservées de La Seynoise, Marius Autran va immortaliser notre philharmonique sous la forme d’un magnifique ouvrage. Aujourd’hui, notre Seynoise est l’une des très rares philharmoniques de France à avoir un livre qui conte son histoire.

    Mais l’ouvrage ne fait pas que résumer 150 ans d’art musical à La Seyne. Il ne fait pas que rendre hommage au peuple seynois et à ses musiciens. Il est aussi un vibrant plaidoyer en faveur de l’apprentissage de la musique, cette « école de discipline », cet art merveilleux qui crée chez les hommes une « émotion indéfinissable dont le moteur est inconnu » et dont la pratique est à l’origine de l’amitié entre les gens : « Où il y a de la musique, il ne peut rien y avoir de diabolique ! ».

    Ce livre fut très largement diffusé. Les bénéfices de ses ventes furent reversés au profit de la philharmonique et de l’entretien de son local historique, la salle Marius Aillaud, rue Gounod. Ces dernières années, les derniers exemplaires furent offerts en cadeau aux jeunes musiciens et aux chanteurs invités aux concerts.

    En 1992, lors du départ du Président Etienne Jouvenceau, Marius Autran devient Président d’honneur de la philharmonique.

    Tant qu’il put se déplacer, jusqu’à l’âge de 95 ans, Marius Autran ne manquera jamais un seul concert de La Seynoise.

    Son seul grand regret était de n’avoir vu aucun de ses descendants (il eut un fils et cinq petits-fils) devenir musicien et faire partie un jour de sa chère Philharmonique. Ce n’est en effet qu’en 2009 que le dernier de ses petits-fils, Jean-Victor, entra en première année du Conservatoire, classe de saxophone.

    Mais Marius Autran ne le vit malheureusement pas, car il s’éteignit le 20 janvier 2007, à l’aube de ses 97 ans.

    Le 24 janvier 2007, jour des obsèques de Marius Autran, le froid sévissait non seulement par la température ambiante - ce fut le jour le plus froid de l’hiver - mais aussi et surtout dans le cœur de ses proches et amis. La Seynoise lui rendit un dernier hommage en interprétant un andante de Gounod et le Chœur des esclaves, extrait de Nabucco de Verdi, un morceau auquel Marius Autran était extrêmement sensible.

    Quelques mois plus tard, La Seynoise proposa à Jean-Claude Autran, fils de Marius, de lui succéder comme Président d’honneur, ce qui fut validé lors de l’Assemblée Générale de Janvier 2008.


Jean-Claude Autran

    Jean-Claude Autran, né à Méounes-les-Montrieux le 24 mai 1944, grandit et fit ses études à La Seyne jusqu’en 1962, puis à Marseille jusqu’en 1965. Comme son père, il fut aussi passionné de musique classique et d’opéras, particulièrement grâce à l’amitié qu’il entretenait avec l’ancien baryton Jean Ravoux et son fils Michel. Mais Jean-Claude fut ensuite longtemps absent de La Seyne pour raisons professionnelles (il fut chercheur scientifique et exerça successivement à Paris, San Francisco, et enfin Montpellier où il passa 27 ans, jusqu’à son départ à la retraite en juin 2004).

    N’ayant donc jamais été actif à La Seynoise, Jean-Claude ne considérait pas avoir mérité d’en devenir Président d’honneur. Il l’accepta cependant, tout en promettant de s’impliquer de façon significative dans la vie de notre Philharmonique. Je dois dire que c’est un honneur pour La Seynoise de compter désormais parmi ses membres un Monsieur qui possède le diplôme de docteur ès-sciences.

    Jean-Claude commença par la création et la gestion d’un site internet officiel pour La Seynoise. Ce site http://seynoise.free.fr est devenu opérationnel depuis janvier 2009 et fournit de nombreuses informations, régulièrement mises à jour, sur les musiciens, les actualités de la philharmonique, le calendrier des manifestations, les photos et les comptes-rendus de presse des anciens concerts.

    Ensuite, considérant que la première édition de l’Histoire de la philharmonique La Seynoise, écrite 25 ans auparavant par Marius Autran, était épuisée en librairie mais qu’elle était toujours recherchée par de nombreux Seynois et de nombreux musiciens, Jean-Claude proposa de rééditer l’ouvrage de son père, en complétant l’histoire de notre Philharmonique pour la période 1984-2010.

    La première édition avait été préfacée en 1984 par Etienne Jouvenceau, président de La Seynoise à l’époque. Cette nouvelle édition est préfacée par notre ami Henri Tisot, Seynois d’origine, devenu comédien, humoriste, acteur de théâtre et de cinéma, puis écrivain.

    La réactualisation du livre par Jean-Claude Autran a consisté en l’ajout de pages racontant l’histoire de La Seynoise au cours de la dernière période de la présidence d’Étienne Jouvenceau (chapitre 10), et en la création d’un chapitre 11 pour la période correspondant à ma propre présidence, à partir de l’année 1992. Les conclusions et les perspectives de l’ouvrage, ainsi que ses annexes ont été naturellement remaniées, et de nouvelles illustrations ont été présentées, notamment des photos des récents concerts de notre Philharmonique.

    C’est ce nouvel ouvrage qui est présenté aujourd’hui aux lecteurs, musiciens et non-musiciens, pour l’année du 170e anniversaire de notre Philharmonique et également du 100e anniversaire de la naissance de Marius Autran.

    Ajoutons pour terminer que, dans la perspective de ce double anniversaire, notre ami Jean-Claude Autran viens de nous soumettre une idée - qui aurait sans doute fait un immense plaisir à son père. Jean-Claude nous propose en effet, de financer personnellement une Bourse Marius Autran, destinée, soit à aider La Seynoise, soit à récompenser directement l’un de ses musiciens, choisi parmi les plus méritants, talentueux et assidus, particulièrement ceux issus d’un milieu modeste. Ainsi, chaque année, à compter de 2010, à l’occasion du concert de Sainte-Cécile, le montant de cette Bourse pourra contribuer, par exemple, à l’achat d’un nouvel instrument. Un grand merci à Jean-Claude pour cette belle initiative.

Jean Arèse
Président de La Seynoise depuis 1992



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Marius et Jean-Claude AUTRAN

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Cent soixante-dix ans de passion musicale
(1840-2010)

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