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Images de la vie seynoise d'antan - Tome VIII (2001)
L'École municipale de musique
Son histoire - Ses bienfaits incomparables
(Texte intégral du chapitre)

 

Documents annexes

 

Les ouvrages de la série Images de la vie seynoise d'antan ont traité une cinquantaine de sujets fort divers sous la forme de récits relatifs aux moeurs et coutumes du temps passé, aux événements heureux et dramatiques vécus par la communauté seynoise, à l'évolution lente mais progressive des classes laborieuses, aux initiatives heureuses de personnalités locales.

 

La culture, un combat de plusieurs siècles

Les problèmes culturels ont été évoqués d'une manière fragmentaire et, à mon avis, il importe d'y revenir plus profondément surtout dans le domaine de l'art musical en faveur duquel nos édiles ont porté une attention remarquable.

Il y avait des retards considérables à rattraper sur les problèmes de la culture en général.

L'histoire de l'École Martini parue en 1982 en avait analysé les causes profondes.

L'histoire de La Seynoise, intitulée aussi : Cent cinquante ans d'art musical à La Seyne, avait particulièrement insisté sur les entraves accumulées par des pouvoirs rétrogrades contre des activités culturelles attendues par le peuple.

On sait bien que les siècles de la féodalité du Moyen Age, ceux de la royauté qui en triompha et des empires qui suivirent n'eurent pas l'intention d'apporter aux peuples des villes et des campagnes l'éveil à la conscience et au savoir.

Les révolutionnaires de 1789 animés des meilleures intentions tentèrent d'apporter à notre pays des changements bénéfiques dans le domaine culturel.

Rappelons la phrase célèbre de Danton :

« Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple ! ».

Hélas ! Il fallut faire la guerre d'abord, triompher des adversaires de la première république, voir s'instaurer l'empire napoléonien, dont la préoccupation majeure fut la culture militaire.

Des problèmes de la culture, on en parlerait plus tard. Et en fait ce sera seulement en 1833 que l'on pensa plus sérieusement à l'enseignement public. Et les Seynois savent par la tradition et leurs historiens locaux que l'École Martini naquit dans cette période..., plus de quarante ans après la célèbre phrase de Danton.

La décision du ministre Guizot, sous le règne de Louis-Philippe ne fut suivie d'aucun effet spectaculaire. N'entrons pas dans les détails de l'application dont les villes furent chargées.

Au milieu du XIXe siècle, la population française comptait 50 % d'illettrés.

Les classes dirigeantes de la bourgeoisie s'accommodaient fort bien de l'ignorance des gens. L'enseignement n'étant pas obligatoire, les travailleurs des campagnes utilisaient avec profit la main d'oeuvre enfantine. Certains déclaraient franchement, parlant des enfants et des adolescents :

« Ils n'ont pas besoin de savoir lire pour garder les troupeaux ! ».

Mieux encore ! Adolphe Thiers, futur président de la République ne déclarait-il pas en 1848 : « Un peuple instruit est un peuple ingouvernable ». Et aussi : « Lire, écrire, compter, voilà ce qu'il faut apprendre. Le reste est superflu ! ».

La bourgeoisie des affaires, les hobereaux approuvaient un tel langage bien éloigné de la culture musicale et des arts.

Vers le milieu du XIXe siècle, le développement des sciences et des techniques allait imposer aux descendants de la féodalité, aux profiteurs de l'ancien régime les perspectives d'une vie économique nouvelle, la nécessité d'une instruction collective pour satisfaire les progrès fulgurants de l'industrialisation, aux complexités d'une vie administrative bouleversée par le développement des transports et des communications, les échanges commerciaux, la naissance des grandes sociétés d'exploitation des richesses du sol, du sous-sol, des océans.

Ne faudrait-il pas instruire et former des mécaniciens, des ingénieurs, des charpentiers de marine en fer, des navigateurs, des comptables, des administrateurs, des éducateurs ?

Ce fut la vie qui imposa aux tenants de l'Ancien régime, des conceptions nouvelles sur l'organisation d'une société plus juste, plus humaine.

Il a été démontré dans les précédents ouvrages comment nos anciens ont dû mener de sévères combats pour obtenir l'amélioration des conditions de la vie d'autrefois.

La présente relation ne reviendra pas sur les progrès obtenus par les luttes parfois féroces menées contre les exploiteurs des classes laborieuses - sauf sur un point bien particulier : la conquête de l'Art musical.

Comment expliquer que cette création vieille comme le monde fut seulement vulgarisée aux XIXe et XXe siècles dans notre pays, alors que les peuples de l'Antiquité la cultivaient déjà comme un moyen d'expression de leurs sentiments, de leurs émotions, de leurs croyances mythiques ?

Les bergers, au contact permanent de la nature, ne rêvaient-ils pas d'imiter les chants d'oiseaux ou les doux murmures du vent dans les feuillages ?

Ils s'ingénièrent à travailler des roseaux, à faire vibrer des cordes animales, végétales ou métalliques.

La lyre, la harpe, la flûte furent leurs premiers instruments.

Le plus difficile restait à faire. On ne pouvait se satisfaire de produire des bruits et des sons plus ou moins harmonieux. Il fallut des siècles d'études pour la mise au point de la notation musicale et pour une confection affinée des instruments. Ces difficultés conduisirent à penser que l'art musical devait être réservé à des élites sollicitées par les grands seigneurs isolés dans leurs châteaux forts ou la cour des rois de France.

Ce fut l'ère des trouvères et des troubadours poètes musiciens itinérants qui surent trouver tout de même d'excellentes combinaisons musicales.

La musique des églises avec les orgues fit faire de grands progrès à l'art musical. Les accents majestueux de la musique sacrée impressionnaient vivement les populations, mais les collectivités étaient bien limitées dans leurs moyens devant l'ampleur des dépenses. Disons au passage que notre ville de La Seyne inaugura son premier orgue en 1811. D'autres suivirent en 1846 et 1892.

 

Enfin les philharmoniques !

Il fallut arriver au début du XIXe siècle pour voir et entendre les premières philharmonies à caractère populaire. Celle de Lille fut la première à se manifester en France, suivie de Roubaix.

Les Seynois pourront être fiers d'apprendre que notre ville créa la troisième à l'initiative du valeureux Marius Gaudemard, qui se manifesta épisodiquement à partir de 1830 et reconnue officiellement 10 ans plus tard. On l'appela tout bonnement La Seynoise.

Son histoire a été contée dans un ouvrage de 400 pages que des milliers de nos concitoyens ont lu et diffusé largement il y a déjà 20 ans !

Les musiciens de La Seynoise, Avril 1904.

Il n'est donc pas nécessaire de revenir longuement sur cet historique mais seulement pour rappeler les vicissitudes des premières associations, des conditions précaires de leur fonctionnement, la limitation obligatoire des effectifs, les surveillances policières des autorités de l'État soupçonneux d'activités séditieuses en leur sein.

La philharmonique s'est affirmée, malgré des difficultés en tous genres : épidémies, guerres mondiales, dictature de pouvoirs rétrogrades...

De façon plus générale, l'art musical a été freiné à tous les niveaux par le manque de locaux, de ressources financières, l'incompréhension d'administrateurs peu soucieux des problèmes de la culture populaire.

N'est-il pas vrai qu'au niveau national il existe un ministère des affaires culturelles seulement depuis le 9 janvier 1959 ?

D'autres associations à caractère culturel sont nées, puis ont disparu.

La Seynoise elle aussi a failli disparaître, mais à partir de 1965, des administrateurs avisés ont su trouver des solutions efficaces pour que l'art musical à La Seyne soit cultivé avec une ferveur accrue par la génération montante.

Dans la période où notre ville, terriblement meurtrie par les sinistres de la guerre, se relevait de ses malheurs, la municipalité d'alors porta ses plus gros efforts sur les problèmes du logement, de la réparation des bâtiments publics, des secours aux plus démunis. Les questions culturelles, examinées tout de même avec attention allaient supporter un retard obligatoire, mais en attendant des solutions efficaces, le maire du moment Toussaint Merle proposa aux sociétés musicales défaillantes la constitution d'une seule et unique formation musicale pour la ville qui porterait le nom de Musique municipale, soutenue par le budget communal d'une manière substantielle.

L'accord sur cette proposition fut impossible face aux ambitions personnelles, aux questions de prestige et surtout au sectarisme des responsables.

En présence d'une telle situation, le maire soumit alors au Conseil municipal la création d'une École municipale de musique dans la perspective d'aboutir à la formation de jeunes musiciens et de donner à l'art musical seynois une impulsion toute nouvelle pour la plus grande satisfaction de la population.

 

1966, une année décisive pour l'Art musical à La Seyne

Si le principe de cette création fut admis en 1965, ce fut seulement au dernier trimestre de 1966 que l'École put fonctionner dans les conditions prévues d'organisation, de financement, d'équipement de locaux et naturellement la désignation d'excellents professeurs des disciplines enseignées.

Il faudrait certes plusieurs années de travail obstiné et de patience pour obtenir des résultats tangibles, mais le succès serait sans doute au bout des efforts qu'allaient déployer les édiles respectueux de leurs engagements, les professeurs, les élèves et leurs parents, tous convaincus que la musique langue universelle est une autre vie dans la vie.

Cette expérience, la première dans le département du Var, serait sans doute un exemple salutaire comme l'avait été la fondation de notre première philharmonique à l'initiative de Marius Gaudemard vers le milieu du XIXe siècle.

Comment ne pas rappeler les conditions si difficiles de ce passionné qui apprit lui-même à ses amis les premiers rudiments de l'harmonie, aucune institution ou structure d'enseignement du solfège n'existant à La Seyne, où les premiers mélomanes se cotisaient pour la location de la salle Coupiny, rue des Aires, où les répétitions, dès l'automne se faisaient à la pâle lueur des chandelles dont l'ampleur des consommations faisait le désespoir du trésorier de La Seynoise.

On a peine à imaginer le mérite de tous ces apprentis musiciens, galvanisés par la foi inébranlable du prestigieux fondateur que fut Marius Gaudemard. Il en fut ainsi pendant près d'un siècle.

Nous voici au milieu du XXe siècle. La population seynoise panse encore les blessures de la guerre. Les problèmes du logement vont se résoudre avec la naissance de la Z.U.P. un programme audacieux de constructions scolaires est mis en route. La construction navale avance à grands pas.

Parallèlement à l'ascension fulgurante de la ville dans tous les domaines, la municipalité d'alors se pencha plus spécialement sur les problèmes culturels sans négliger pour autant les problèmes sociaux.

Après la reconstruction de l'Hôtel de ville dont la salle des fêtes allait accueillir d'imposantes formations musicales, après la création de l'École des Beaux Arts, de l'Office municipal de la culture et des Arts, l'École municipale de musique allait s'intégrer avec le Philharmonique La Seynoise dans cet ensemble de structures dont les bilans prestigieux méritent une large place dans les Images de la vie seynoise d'antan.

L'objet de la présente relation est de rappeler avec précision celui de l'École municipale de musique qui fonctionne maintenant depuis 35 ans et dont les bienfaits doivent être connus de nos concitoyens.

Quelle personnalité locale pouvait se charger d'assurer le bon fonctionnement de cette expérience toute nouvelle ?

 

Avec Jean Arèse, l'École municipale de musique

Sans hésitation le Conseil municipal sollicita le concours d'un enfant du pays, un excellent musicien qui prendrait sa tâche à coeur, un organisateur, un dirigeant écouté, un passionné de l'art musical.

Son choix se porta sur Jean Arèse, exécutant prestigieux du hautbois à La Seynoise, dont le père Antoine, disparu prématurément, avait appris la musique au sein de La Seynoise et jouait à la perfection de la basse en cuivre.

Jean avait reçu l'enseignement de la musique, de son père d'abord, également de Félix Sauvaire et de César Castel, anciens chefs d'orchestre fort appréciés dans le monde musical seynois et toulonnais.

Jean Arèse avait déjà une expérience très riche de l'art musical qu'il pratiquait depuis l'âge de 12 ans.

Son ascension fulgurante dans les conservatoires : à Toulon d'abord comme hautboïste, puis Paris ; ses titres et ses prix conquis de haute lutte, ses responsabilités, ses activités inlassables, étaient parfaitement connus de la population seynoise et de la municipalité.

Tout cela pour dire que sa désignation comme directeur de l'École municipale de musique ne pouvait susciter aucune contestation dans le monde musical.

Beaucoup de précisions seront apportées sur les étapes de sa longue carrière à la fin de cette relation dans la rubrique : Documents annexes.

Quelques années après, Jean Arèse fut sollicité pour assurer la direction de l'Opéra de Toulon, mais il préféra se consacrer essentiellement à l'éducation musicale de la jeunesse seynoise et nous verrons à travers les récits qui vont suivre les services éminents qu'il lui aura rendus après 34 ans de sa direction à la tête de l'École municipale dont il fut le premier artisan.

Son départ à la retraite (ô combien méritée) sera évoqué vers la fin de ce texte, mais il importe de préciser que Jean Arèse, tournant la page de ses fonctions administratives, ne sera jamais un retraité de la musique.

Il ne cache pas son désir le plus vif de diriger jusqu'à l'extrême limite de ses forces notre vieille philharmonique du XIXe siècle à laquelle il est attaché viscéralement depuis 53 ans, formation valeureuse qu'il dirige bénévolement, en collaboration avec son ami Simien, autre musicien émérite dévoué inlassablement lui aussi à la cause sacrée de l'art musical.

Et maintenant entrons dans le vif du sujet, après avoir présenté l'acteur principal qui assuma pendant si longtemps le fonctionnement, les activités, les initiatives, les difficultés d'une institution dont les bilans prestigieux ont apporté (et ce n'est pas fini !) d'immenses satisfactions à la jeunesse, aux mélomanes, bref à toute une population.

 

Quels buts à atteindre ?

Par définition la musique est l'art de combiner les sons d'une manière harmonieuse dans le but d'apporter aux humains le langage de toutes les sensations de la vie.

Considérant que tout un chacun a le droit d'avoir une culture musicale, s'il en a envie, le but essentiel recherché par nos édiles fut de satisfaire pleinement cette exigence avec d'autant plus de conviction que démonstration a été faite depuis longtemps, de la sensibilité des plus ignorants et des plus pauvres à la douceur et à la puissance de la musique.

Ne disions-nous pas au début de cette relation que les premiers hommes se sont évertués à créer des formes d'expression en imitant les sons des milieux naturels où ils vivaient. Il fallut bien longtemps aux hommes de la Préhistoire et même de l'Histoire pour admettre que cette forme d'art devait être accessible à tous, mais on pensa longtemps qu'elle devait être réservée à des élites à tel point que ce fut seulement au début de la IIIe République que les gouvernants d'alors décidèrent de l'enseignement de l'art musical et du chant dans les écoles publiques à raison d'une heure par semaine dans les programmes scolaires.

Les enseignants n'ayant reçu eux-mêmes aucune formation dans les domaines de l'art culturel considéraient la musique et aussi le dessin comme des disciplines secondaires négligées au profit de la grammaire et du calcul.

Il était donc souhaitable que l'École municipale de musique vint compléter et renforcer l'enseignement de la musique pour les enfants des familles intéressées.

Ses dirigeants voyaient plus loin. Procurer à la jeunesse et aux adultes le plaisir d'entendre de la belle musique ne suffirait pas. Immanquablement allaient naître le désir de satisfaire aux besoins impérieux de la jouer soi-même après les indispensables leçons de solfège.

Se poserait alors le problème des instruments. Tout naturellement, on pensa à des carrières professionnelles pour la jeunesse seynoise. Nous verrons dans la suite de ces récits les résultats surprenants obtenus par les professeurs d'une compétence digne des plus grands éloges.

Autre aspect attendu par Jean Arèse. La formation de nombreux jeunes exécutants qui, à coup sûr, apporterait à la vénérable Seynoise du XIXe siècle, un sang nouveau par leur fougue et leur enthousiasme pour l'harmonie traditionnelle et sans doute des styles novateurs.

Et puis, les années passant, les initiatives se multipliant notre école de musique vit grandir ses effectifs, le nombre des disciplines se diversifier. La municipalité dut accroître sans cesse son budget de fonctionnement et répondre également aux structures musicales et artistiques dérivées du noyau initial.

Audition des élèves du 14 mars 1970.
De gauche à droite : Georges Antoine AVRIL, Pierre JOUVENCEL, Jacques PHILIPPO, Michel BENET, Georges BENET, Jean-Luc TOSCANO

 

Départ laborieux

Rappelons qu'à la date du 15 décembre 1965, le Conseil municipal avait pris la décision de créer l'École municipale musique, laquelle fut approuvée par le sous-préfet de Toulon le 28 mars 1966. Jean Arèse ayant été désigné comme professeur de solfège et dirigeant de l'École, il fallut procéder à la formation d'un conseil d'administration et établir un règlement de fonctionnement provisoire valable jusqu'à la fin de l'année scolaire. Les membres de ce conseil chargés du démarrage de l'École furent : MM. Passaglia, Peiré, Jouvenceau, Salvetti et Vallet, tous conseillers municipaux ou adjoints au maire. Tant il est vrai que les leçons privées coûtent cher, il fut précisé au cours de la première réunion que l'enseignement de l'École serait gratuit, que la ville fournirait cahiers, gommes et crayons. Les parents apporteraient un cahier de portée musicale.

En cas d'absence réitérée, l'exclusion des élèves serait prononcée. Le seul motif d'absence accepté serait la maladie.

L'école ouverte aux enfants à partir de 7 ans fonctionnerait au début dans six écoles : Sablettes - F. Durand (G. et F.) - Berthe (F) - J. Verne - Martini (F) - avec l'accord de l'administration de l'éducation nationale qui permit aussi l'utilisation des cantines scolaires.

Le premier cours eut lieu le 2 mai 1966 avec un effectif de 100 élèves.

Des inconvénients allaient surgir : l'utilisation des locaux scolaires, hors des heures de classe posèrent des problèmes matériels avec les enseignants.

Le nombre des heures de cours s'avéra bien vite insuffisant. Au cours de l'année 66-67, Jean Arèse dut assurer 12 heures hebdomadaires. Les cours d'instruments par la suite furent transférés dans la salle de La Seynoise, sans chauffage pendant l'hiver.

En somme, si l'École était bien appréciée des familles (en une année, les heures de solfège furent doublées), les problèmes matériels n'étaient pas simples à régler.

L'utilisation des écoles et des cantines n'était pas la meilleure solution.

D'autres difficultés surgirent auxquelles des solutions furent toujours apportées par la perspicacité des responsables de l'organisation, des professeurs, des élus municipaux.

Le 28 septembre 1967, il fallut lancer des avis de concours pour les professeurs chargés des classes d'instruments.

L'année 1968 vit l'ouverture de la classe de piano avec Mlle Michel ainsi que la classe de clarinette et de saxophone avec M. Clément.

L'année suivante, ce fut Mlle Bojaruniec qui inaugura la classe de violon, suivie des cours de flûte assurés par M. Destremau.

Malgré les difficultés, en quatre ans le nombre des professeurs fut multiplié par sept et celui des disciplines enseignées par huit.

Des besoins nouveaux apparurent. Pour répondre aux demandes pressantes des familles, il fut nécessaire de créer des cours de trompette (professeur: M. Arnaud), de cor d'harmonie (professeur : M. Guigou), de violoncelle (professeur : M. Faure).

L'école de musique poursuivait son irrésistible ascension.

Jean Arèse et ses collaborateurs avaient certainement convaincu les familles et les enfants que la pratique de l'art musical serait pour tous la source de joies pures et saines dont ils pourraient apprécier les bienfaits toute leur vie durant.

Sans doute les avaient-ils influencés en répétant une phrase familière de Marius Gaudemard : « Celui sur lequel la musique n'a pas de prise est un être incomplet. Un homme qui reste insensible au Don Juan de Mozart, aux symphonies de Beethoven, au Guillaume Tell de Rossini, est un être bien à plaindre ».

Mais au-delà, il était bien légitime de penser que l'apprentissage de la musique pouvait conduire au bout de quelques années à des situations lucratives.

Les enseignants de l'École municipale de musique ne devaient pas cacher les difficultés car l'apprentissage est difficile.

Les gens non avertis pensent que pour être musicien il suffit de bien connaître les notes et qu'il faut parvenir à lire en mesure.

La chose est beaucoup plus complexe parce que, dès le début, il faut aux apprentis de l'art musical de la volonté, de la persévérance pour vaincre les aspects rebutants du solfège, puis affirmer la compréhension, l'enrichissement des connaissances avant d'atteindre le domaine sensoriel car, après des mois et des mois d'entraînement vocal, visuel, digital même, une véritable formation musicale authentique passe par l'épanouissement des sons rythmiques et l'affinement de l'oreille.

De tout cela, les familles et les enfants devaient être bien conscients surtout ceux à la recherche d'une carrière professionnelle.

Des exemples significatifs de réussite seront montrés plus loin pour de nombreux élèves qui ont parfaitement réussi leur vie professionnelle.

Disons quelques mots sur le choix des instruments qui devaient le mieux répondre à la sensibilité de chaque élève en précisant tout de même que l'acquisition ne fut pas toujours à la portée de certains foyers.

 

Disciplines enseignées (dans la formation musicale)

 

Professeurs enseignants de l'École municipale de musique

M. Arèse, hautbois, solfège
Mlle Michel, piano
M. Clément, clarinette, saxophone
M. Arnaud, trompette
M. Destremau, flûte, chorale et solfège
Mlle Bojaruniec, violon et solfège
M. Gay, saxophone et basson
M. Caturegli, cornet à piston et trompette
M. Guigou, cor d'harmonie
M. Loupe, contrebasse
M. Fiol, clarinette a remplacé Victor Clément
M. Pantin, solfège
M. Bonifaccio, clarinette
M. Aiguier, trombone et tuba
M. Léon, violoncelle, contrebasse
Mme Capusano, solfège
Mlle Jaume, solfège
M. Saorgin, orgue
M. Pailler, tuba, trombone
Mme Nadio-Chevalier, orgue
puis, Jean-Pierre Rolland

Liste actuelle des enseignants de l'École municipale de Musique

Ces professeurs, pour la plupart ont été recrutés sur place, tous étaient titulaires de diplômes et de titres de haut niveau acquis dans les conservatoires de Toulon, Marseille, Lyon, Montpellier, Paris, tous avaient obtenu, après des études brillantes des premiers prix, des prix d'excellence, des prix de virtuosité, des médailles d'or, des diplômes supérieurs d'exécution.

Il leur fallut passer par le diplôme d'état de professeur de musique dans leur spécialité.

Certains furent remarqués en qualité de solistes dans les opéras, les musiques militaires, les Équipages de la flotte en particulier.

Certains furent membres de la S.A.C.E.M. en qualité de compositeur.

Tout un volume serait nécessaire pour retracer le parcours de ces passionnés de l'Art musical.

Toutefois des mentions spéciales ont été consacrées pour les plus hauts responsables de l'École de musique comme il sera montré plus loin.

Il va de soi que la liste des professeurs présentée ici a subi avec le temps, les événements, les aléas de l'existence, les disparitions prématurées, les fins de carrière, les mutations professionnelles, des changements obligatoires et il faut ici rendre hommage aux administrateurs qui ont su assurer la continuité et l'efficacité de l'oeuvre magistrale offerte à la population seynoise durant les 35 années écoulées, une oeuvre que les responsables de l'heure présente auront à coeur de pérenniser dans des conditions de fonctionnement sans cesse améliorées.

Première distribution des prix : 28 Juin 1967.
On reconnaît les adjoints Étienne Jouvenceau et Alex Peiré.
L'élève : Georges Antoine Avril.

 

Autre difficulté : la gestion administrative

Pendant les premières années de fonctionnement, Jean Arèse assuma aussi les responsabilités du secrétariat. Les années passant les problèmes administratifs devaient obligatoirement se poser et se compliquer auxquels il fallut parer à moindre frais.

Une femme de service sous contrat fut embauchée à temps partiel par la Caisse des Écoles.

Elle débuta avec un horaire hebdomadaire de 18 heures qui s'avéra vite insuffisant et qu'il fallut porter à 24 heures - qu'on en juge par cette énumération :

- répondre au téléphone,
- renseigner les parents,
- taper le courrier sans cesse croissant,
- prévenir les parents des absences et il y avait dans cette période 250 élèves,
- se mettre en rapport avec les fournisseurs,
- prêter les instruments et tenir à jour le cahier de prêts,
- élaborer les maquettes des invitations, programmes et affiches des concerts,
- réserver les places pour les élus et les accueillir lors des manifestations,
- entretenir les relations administratives avec les professeurs.

Par surcroît il faut ajouter que le poste de secrétariat impliquait alors une présence de 8 h à 19 h 30 sans compter la participation à toutes les manifestations (y compris, les dimanches et jours fériés).

La femme de service accéda au titre d'agent de bureau et ne fut plus rétribuée comme une femme de ménage grâce à l'intervention de Jean Arèse auprès de la Municipalité.

Nous avons beaucoup de compliments à faire aux enseignants de l'École et au personnel administratif qui ont contribué, par leur travail acharné, leurs compétences, leur dévouement sans limites au bon fonctionnement de l'École de musique.

 

De 1970 à 1980 : L'orchestre symphonique de la jeunesse

La multiplication des classes d'instruments devait conduire Jean Arèse à concevoir un véritable orchestre symphonique des jeunes qui compta dès le début entre 40 et 50 exécutants.

Le détail des classes d'instruments se décomposait ainsi dans cette période : 11 flûtes - 6 hautbois - 16 clarinettes - 5 saxos - 2 bassons - 14 cornets à pistons - 22 violons - 33 pianos.

Une telle diversité et surtout la haute compétence des professeurs permirent rapidement aux jeunes exécutants de jouer les plus grandes oeuvres du répertoire classique de la musique. Ce qu'il importe de souligner c'est le fait que ces jeunes musiciens n'étaient que de passage. Leur formation avancée devait se produire ailleurs, souvent hors de La Seyne en fonction de la vie familiale, des activités professionnelles de leurs parents, de la poursuite de leurs études. On pouvait dire alors que Jean Arèse, le promoteur devait accomplir des prouesses pour renouveler les effectifs, trouver toujours des jeunes exécutants dans toutes les disciplines pour maintenir la stabilité et l'équilibre de sa création.

Il y parvint admirablement.

Dès les premières années, la jeune formation se manifesta dans toutes les cérémonies rituelles : commémorations du 11 Novembre 1918, du 8 mai 1945, du 14 juillet, journée de la déportation, fêtes locales.

De nombreux jeunes intégrés chaque année à La Seynoise se retrouvaient aux côtés des anciens dont ils assureraient la relève, à l'occasion des concerts de printemps et de la Sainte-Cécile.

Indépendamment des manifestations officielles, l'orchestre symphonique des jeunes se produisit dans les foyers socio-culturels (Berthe, par exemple), les foyers de personnes âgées (Ambroise Croizat, par exemple), les églises (collégiale de Six-Fours, N.-D. de la Mer), Mille clubs de Vignelongue, etc...

Retournons quelques instants aux années 1972-75. Pour satisfaire aux demandes de nombreuses familles, l'École municipale dut créer d'autres classes d'instruments :

- en 1973 : classe de violoncelle avec M. Faure comme professeur,
- en 1975 : classe de cor d'harmonie avec M. Guigou, classes de trombone et tuba envisagées pour l'année suivante.

 

Autres innovations : La chorale - L'amicale de l'École municipale

En 1972, au sein de l'École municipale naquit le chant choral animé par P. Destremau, musicien de très haut niveau, professeur de flûte auquel un hommage particulier a été consacré à la fin de ces textes.

Cette formation qu'on appela aussi chorale municipale groupa une quarantaine d'adultes hommes et femmes aux voix, certes harmonieuses, se réunissait chaque semaine pour interpréter des oeuvres anciennes et modernes, de la musique folklorique française ou étrangère, également dans le style liturgique.

Ces chanteurs et chanteuses se réunissaient pour satisfaire leurs désirs et aussi le plaisir de répandre autour d'eux les bienfaits de l'art vocal.

Ils participèrent, souvent en collaboration avec l'orchestre symphonique des jeunes à des spectacles nombreux, à des fêtes de bienfaisance, comme le faisaient les orphéonistes du siècle dernier.

Parallèlement à l'orchestre symphonique des jeunes et à la chorale, on vit naître précisément le 23 juin 1969 une autre formation d'une grande efficacité : L'Amicale de l'École municipale de musique.

Cette structure, créée à l'initiative de M. Jouvenceau, adjoint au maire, dirigée successivement par Mmes Avril, Rosenveig, Fiol, Féral, M. Pé (actuellement par M. Cayol), rassembla des centaines de membres en quelques semaines. Elle se proposait d'aider et de soutenir l'École municipale dans ses tâches les plus délicates.

Elle fut et continue d'être une association dynamique au sein de laquelle se renforcèrent les liens d'amitié entre parents, entre parents et professeurs. Ses tâches d'une extrême diversité consistent par exemple à préparer l'organisation matérielle des concerts, des auditions annuelles des classes d'instruments.

Elle popularise l'amour de la musique, en réalisant des films musicaux, en créant une bibliothèque et une discothèque musicales, en organisant des sorties vers le théâtre de Toulon pour la présentation aux enfants d'oeuvres célèbres, en faisant graver des disques pour l'École dans la perspective de la faire mieux connaître où la population seynoise mais aussi hors des frontières de notre communauté.

Les deux premiers de ces disques parurent en 1978 et 1982. D'autres allaient suivre qui permirent la diffusion des plus beaux répertoires de l'École.

Il fut prévu que la vente de ces disques pourrait permettre la création d'une bourse d'aide à des élèves méritants désireux de pousser plus loin leurs études.

Ajoutons pour en terminer avec l'Amicale qu'elle organise de temps en temps des journées de détente où les jeunes élèves peuvent participer à des jeux de pistes, des rallyes, des jeux de boules.

En fin d'année scolaire, l'Amicale en complément de l'École, attribue elle aussi des prix et des bourses en récompense aux élèves les plus méritants.

Dans cette période, en présence des brillants résultats, des activités fécondes de tous : administratifs, professeurs, élèves, parents dévoués, la Municipalité décida d'attribuer 8 heures d'enseignement supplémentaire à l'École.

Le nombre des professeurs passa à huit ; la classe de violoncelle démarra.

Depuis 1974, le nombre des enfants apprenant un instrument de leur choix s'élevait à 130. Une quinzaine d'entre eux suffisamment initiés furent intégrés à la philharmonique La Seynoise qui chaque année allait régénérer l'ensemble vénérable, à la plus grande satisfaction de son chef de musique Jean Arèse qui accusait déjà 20 ans de baguette.

Parmi les temps les plus forts de l'année 1978, n'oublions pas de rappeler la participation de l'École de musique au festival de Signes organisé par Paul Ricard alors maire de ce village.

Plusieurs sociétés musicales de l'ouest-varois venues de Six-Fours, Sanary, Ollioules, Bandol, Le Beausset, Saint-Cyr, apportèrent un grand bonheur à la nombreuse assistance enthousiaste au plus haut point. L'École municipale de La Seyne se distingua et se tailla un grand succès par l'exécution de la Marche triomphale de Lulli, les Variations pour violon de Kreutzer, le Te deum de Charpentier.

À signaler également l'année suivante un spectacle tout différent, d'une exécution magistrale, donné par la chorale seynoise en collaboration avec Chantecoeur la Chorale six-fournaise en l'église N.-D. de Bon Voyage.

On y apprécia la solennité des chants religieux aux résonances profondes et combien émouvantes particulièrement celles des lieder germaniques.

Tous nos jeunes musiciens étaient devenus maintenant pleinement maîtres de leurs instruments et surent régaler ce jour-là leurs nombreux auditeurs par l'exécution de la 5e symphonie de Beethoven.

Leur succès s'affirma à telle enseigne qu'en 1980 la cinquantaine de musiciens de l'orchestre des jeunes eurent les honneurs de la radio et se produisirent sur FR3.

 

Incident de parcours

Jean Arèse eut le souci constant de donner à ses élèves un aperçu de l'immense littérature musicale offerte aux jeunes musiciens par les Schubert, Mozart, Beethoven, Gounod et bien d'autres.

Le soir de la répétition des Chants religieux que nous venons d'évoquer, il voulut leur faire découvrir J.-S. Bach en distribuant la partition de la cantate mondialement connue : Jésus que ma joie demeure.

À la surprise générale, un élève protesta, affirmant qu'il ne jouerait pas une oeuvre à la gloire du Christ parce que sa religion le lui interdisait.

Interloqué, certes, Jean Arèse ne manifesta aucune réaction, ne voulant en aucune façon, créer un conflit à caractère idéologique au sein de la formation musicale et un prolongement possible au sein de l'École même.

Sans faire aucun commentaire, il releva les partitions... qu'il redistribua la semaine suivante sous un nouveau titre :

Cantate 147 de Jean Sébastien Bach. Le nom de Jésus avait disparu, mais la musique fut aussi belle. Aucun des exécutants, même pas le contestataire ,ne soupçonna le subterfuge du chef. Aucun incident ne fut à déplorer.

 

Nouvelles structures : Musique de chambre - Jazz orchestra

L'École municipale de musique poursuivit son ascension durant ces années particulièrement prospères. Elle donna naissance à deux autres formations grâce aux initiatives de Jean Arèse : l'Ensemble de Musique de Chambre et le Variété Jazz Orchestra.

La première de ces deux formations est une expression musicale française qui prit ses origines à la cour des rois de France au XVIIIe siècle.

Il y avait alors au service du roi trois corps de musiciens spécialisés : l'un dit de la Chapelle exécutait la musique religieuse, un autre appelé l'Écurie, réservé pour les spectacles de plein air. Le troisième donnait des concerts dans les salons du souverain, tout près de ses appartements, que l'on nommait La Chambre.

Cette dernière formation composée d'un nombre restreint de musiciens offrait au Monarque des morceaux à caractère intime, exécutés essentiellement par des instruments à cordes dans des formes appelées quatuors, trios ou quintettes. Toutefois le nombre des musiciens pouvait atteindre la quinzaine et aux sonorités des cordes se mêlaient parfois celles particulièrement harmonieuses d'un hautbois ou d'un basson.

Il va sans dire que cette formation seynoise de musique de chambre, composée des meilleurs élèves se tailla une solide réputation dans les salles seynoises, les églises, les environs de l'aire toulonnaise à Saint-Mandrier, la collégiale de Six-Fours, Le Revest, Le Brusc.

Toutes ces prestations accrurent considérablement le prestige, déjà solidement établi depuis quelques années, de l'École municipale de musique.

Dans cette même période, notre école soucieuse de cultiver toutes les formes d'art musical donna naissance à Variété Jazz Orchestra qu'on appela aussi Big Band Seynois.

Cette formation fut lancée à l'initiative de Claude Davide, musicien passionné qui sut y intéresser une pléiade de jeunes conquis par des accents nouveaux pour les Français qui l'apprécièrent seulement au début du XXe siècle, alors que les populations afro-américaines y étaient déjà familiarisées depuis le siècle précédent.

Ce style de musique fondé pour une large part sur l'improvisation, caractérisé par une mise en valeur du rythme (le swing) et le traitement spécifique de la matière sonore.

De brillants instrumentistes seynois comme Pierre Sim se distinguèrent en accompagnant des grands de la chanson comme Brel et Aznavour.

La formation seynoise, jeunes et moins jeunes exécutants de La Seynoise pratique un jazz influencé par le chef d'orchestre américain Count Basie sans oublier Porret qui fut sans doute un animateur incomparable du jazz dans les années qui suivirent la première guerre mondiale.

Le Big Band Seynois est souvent associé aux concerts traditionnels de notre philharmonique à l'occasion des concerts de printemps et de l'automne (Sainte-Cécile).

Jazz Orchestra

Une remarque ici s'impose : toutes ces formations diversifiées exercent leurs activités dans une ambiance de confraternité exemplaire, ce qui contraste avec les querelles, les jalousies, les conflits entre formations concurrentes comme La Seynoise et L'Avenir Seynois, les discordes entre musiques et municipalités - autant de faits regrettables générateurs d'un climat malsain au sein de la population.

Autre remarque importante : la présence partout de l'élément féminin adapté admirablement à la pratique de n'importe quel instrument.

Rappelons qu'à la Chorale de Marius Gaudemard, les femmes n'étaient pas admises - pas davantage à La Seynoise - On ne pouvait admettre pareille cohabitation ! Autre temps...

 

Des succès grandissants

Après quelques années d'efforts acharnés, de dévouements sans limites, de volonté inflexible de la direction des professeurs et des élèves, le soutien efficace de l'amicale des parents, l'École municipale avait conquis ses lettres de noblesse. Cela malgré des conditions de travail parfois inconfortables, malgré les mutations obligatoires dans les personnels occasionnées par les situations de famille, les avancements professionnels, très rarement pour des raisons disciplinaires.

C'est ainsi que dans cette période M. Fiol remplaça, M. Clément, professeur de clarinette, remplacé lui aussi par M. Bonifaccio.

Il fallut créer un poste de solfège avec M. Pantin en remplacement de M. Arnaud parti vers la capitale.

Le cours de trompette qu'il dirigeait devenant vacant, ce fut alors l'arrivée de M. Caturegli, trompette solo de la musique des Équipages de la Flotte.

Il fallut également remplacer MM. Faure et Loupe, au violoncelle et à la contrebasse, par M. Léon (ancien élève de l'École).

La continuité fut donc toujours assurée par des professeurs de la plus haute compétence.

Dans cette période des années 80 à 88 l'effectif moyen de l'École se maintenait à 300 élèves avec 10 professeurs assurant une moyenne de 110 heures de cours par semaine.

On pouvait se réjouir des succès obtenus par nos jeunes instrumentistes seynois dont certains accédèrent :

- à la musique de la Flotte (formation principale des troupes de la marine),
- à la musique de la première région aérienne (Dijon),
- à la musique de la deuxième région aérienne (Le Bourget),
- à la fanfare de la deuxième région aérienne (Le Bourget),
- à la fanfare de la troisième région aérienne (Aix-en-Provence),
- à la musique divisionnaire (2e division blindée à Versailles)
- à la musique régionale du 8e R.T. de Suresnes.

 

Dans les années 1980-81 : Bilans significatifs

Cette énumération d'activités, de présences, d'animations dans la vie associative seynoise sera peut-être estimée fastidieuse par le lecteur.

Et pourtant n'est-il pas nécessaire de l'éclairer non seulement sur la diversité des interventions et des initiatives des responsables de l'École municipale de musique (présidence-secrétariat), sur la volonté de réussite des enfants, des adolescents, Sur le dévouement illimité et le soutien de la chorale, de la musique de chambre, de l'amicale des parents d'élèves et aussi de la vieille philharmonique La Seynoise qui a été en quelque sorte la mère des structures de l'art musical à La Seyne.

Il importe de souligner que le directeur et les professeurs ne reculèrent jamais devant des tâches supplémentaires qu'ils prenaient souvent du temps sur les heures de repos et de détente pour assumer la multitude des activités énumérées ci-après.

Ajoutons que ce bilan réalisé en une année sera dépassé et diversifié davantage dans les années qui suivirent :

- Novembre 1980 - Concert de la Sainte-Cécile,
- Mai 1981 - Concert de printemps (avec le concours de La Seynoise),
- Participation à toutes les cérémonies anniversaires au monument aux morts : 11 novembre, 8 mai, journée de la déportation, Libération, 14 juillet...
- Soirée vidéo - Présentation des instruments aux nouveaux élèves,
- Participation musicale à des conférences (salle Mozart - G. Apollinaire),
- Films musicaux pour les enfants des écoles primaires,
- Audition annuelle des classes d'instrument,
- Concert en l'honneur de la délégation de Berdiansk, ville russe jumelée avec La Seyne,
- Concert choral et instrumental en mairie (mai 1981),
- Concert choral et instrumental à Solliès-Pont,
- Concert de musique de chambre à Saint-Mandrier,
- Concert choral et instrumental à l'Escaillon,
- Concert de musique de chambre (église du Revest),
- Animation d'une sortie piétonne (juillet 1981),
- Concert choral et instrumental à la Collégiale de Six-Fours,
- Concert de musique de chambre au Brusc,
- Concert de musique de chambre (Salle Apollinaire),
- Concert de distribution des prix (juin 1981),
- Enregistrement en vue de graver un 2e disque.

Dans le même temps, l'École municipale de musique se distingua par sa participation à des oeuvres caritatives !

Par exemple au profit d'Amnesty international, à un concert tout particulier pour Un scanner varois.

Au monument aux morts, 14 Juillet 1975

 

Vers un centre culturel

Nous avons montré les difficultés de fonctionnement de l'École dont les cours se donnaient dans des locaux dispersés : écoles primaires, siège de La Seynoise, préfabriqué de l'École Martini, locaux souvent inconfortables. Les déplacements incessants à travers les rues et les quartiers causaient les plus grands désagréments pour les élèves et leurs professeurs.

L'année 1984 apporta aux uns et aux autres une vive satisfaction par le regroupement de tous les cours dans les locaux libérés de l'orphelinat Saint-Vincent de Paul. Comment cela fut-il possible ?

Rappelons que cette structure imposante prit son origine en 1872 quand M. Lagane, Directeur des chantiers navals, décida d'appeler les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul pour soigner les accidentés de travail aux chantiers navals.

Après l'acquisition d'importants immeubles suffisants pour loger une cinquantaine de jeunes filles. Le corps principal du bâtiment comportait de vastes salles de classes, des dortoirs, une cuisine immense, un réfectoire...

À la suite de difficultés de gestion, l'établissement ferma ses portes en 1963. L'ordre religieux responsable décida la mise en vente et en proposa l'acquisition à la Municipalité.

Passons sur quelques transformations et adaptations qu'il fallut opérer pour dire qu'en 1984 l'École de musique occupa les locaux à la grande satisfaction de tous : élèves, professeurs, administratifs. Les conditions de travail sur nos jeunes musiciens et leurs maîtres furent grandement améliorées.

Le Directeur de l'École pouvait enfin recevoir les parents d'élèves dans un bureau à main gauche de l'entrée de bâtiment principal, face à un autre bureau réservé au secrétariat. Au fond du couloir d'entrée un local fut aménagé pour les outils de reproduction : machines à écrire, photocopieuse et accessoires.

Aux salles de classe furent attribués des noms de grands musiciens à commencer par Marius Gaudemard, fondateur de la philharmonique La Seynoise, puis Claude Debussy, Gabriel Fauré, Darius Milhaud, Pierre Rode, Jacques Ibert, Maurice Ravel, Pierre Boulez, George Gounod et aussi des musiciens seynois qui ont marqué l'art musical durablement comme Émile Caturegli, (Fernand Bonifay, en prévision).

À l'étage supérieur, de grandes salles de répétition pouvaient recevoir de grands orchestres.

Les problèmes matériels relatifs aux locaux furent donc résolus momentanément. Des locaux dont l'attribution fut obtenue grâce à Mme Braquet alors adjointe à la musique. Il faudra tout de même y revenir sur la fin de notre récit pour dire que depuis les 20 dernières années écoulées rien de tangible n'a été fait contre la dégradation des lieux et qu'il est urgent d'y apporter des remèdes.

Ne fallait-il pas également enrichir le capital instrumental ? Jean Arèse s'y employa et sollicita du préposé municipal à culture une augmentation de crédit.

 

Il y a culture et culture

Ouvrons ici une parenthèse pour nous amuser un instant. Jean Arèse prit contact avec le dispensateur des crédits pour l'achat d'une clarinette.

« Monsieur, lui fut-il répondu, après consultation des registres, vous ne possédez plus rien sur le compte qui vous concerne ayant fait depuis peu l'achat d'un motoculteur ».

« Voilà bien la meilleure ! », reprit le chef en riant aux éclats.

Reprenant ses documents, le préposé honteux et confus, s'excusa, ayant confondu la culture musicale avec celle des espaces verts.

Notre récit pourrait être foisonnant d'anecdotes de ce type. Livrons cette dernière au lecteur avant de passer à des sujets plus sérieux.

William et Maxime, apprentis du hautbois, font ce jour-là une répétition dans le bureau de leur professeur, Jean Arèse. La leçon est interrompue un instant par la visite d'un autre professeur accompagné de la secrétaire de l'École chargés d'organiser la Fête de la Musique. Ou allait-on la célébrer, venaient demander les visiteurs ?

À quoi, Jean Arèse répond : « Il vous faut prendre contact avec le chef du cabinet du maire ».

À ces mots, nos deux apprentis ayant cessé de jouer éclatèrent d'un rire à s'en tenir les côtes, un rire qu'ils ne pouvaient maîtriser au point que les professeurs ulcérés les pressèrent de questions. Pourquoi donc ces rires stupides ?

La réponse fut toute simple. Pourquoi passer par un cabinet, surtout celui du maire ? Dans leur candeur naïve, nos jeunes gens pensaient à des W.C.

Jean Arèse répliqua alors : « Il est bien de savoir jouer du hautbois, mais il n'est pas interdit de savoir que le mot cabinet peut avoir plusieurs sens ».

Restons encore quelques instants sur cette année.

 

Nouvelles créations

L'année 1984 fut remarquable par une création nouvelle : l'ouverture d'une classe d'orgue classique dans le Var dont le point de départ se situa précisément à La Seyne-sur-mer, accueillie par notre église : N.-D. de Bon-Voyage. Oui ! les Seynois ont été encore à l'avant-garde de l'art musical dans ce domaine !

Jusqu'ici, les élèves intéressés par cette discipline devaient se rendre à Nice ou à Marseille sous la responsabilité de René Saorgin, professeur au conservatoire de Nice à ses débuts avec 4 heures de cours hebdomadaires.

Ce spécialiste de l'orgue avait obtenu un premier prix au concours célèbre J.-S. Bach à Gand et fut membre fondateur de l'Académie internationale d'orgue de Saint-Maximin.

Nous verrons par la suite que cette discipline est enseignée aujourd'hui à l'École municipale, dans la petite chapelle des religieuses de Saint-Vincent de Paul par le moyen d'un orgue modeste mais à tuyaux de très grande qualité, suffisant pour initier les jeunes apprentis seynois intéressés.

Véritable pépinière d'artistes, notre école de musique poursuivait son ascension irrésistible avec de nouveaux moyens et de nouveaux talents : Christian David au trombone, Gisèle David au marimba, instrument de percussion venu des lointaines peuplades africaines (xylophone).

Faisons des mentions spéciales dans cette période pour des musiciens d'exception comme Jacques Arnaud qui obtint un premier prix de trompette au conservatoire de musique de Paris où il fut un élève de Maurice André, trompettiste universellement connu.

Saluons une fois de plus Michel Benet, qui obtint en 1988 le Napoléon d'or.

 

Salle Baquet

Ne quittons pas l'année 1984 sans rappeler la date du 21 juin où la salle Baquet retentit d'un concert exceptionnel donné à l'occasion de la Fête de la musique.

Ce jour-là se produisirent 185 exécutants seynois instrumentistes et chanteurs.

La vieille philharmonique La Seynoise qui commençait à se rajeunir, était présente, mais aussi la jeune classe d'orchestre de l'École municipale de musique.

À la chorale seynoise s'ajoutait celle de Notre Dame de la Mer.

Ce fut un véritable triomphe dans une salle comble qui n'arrêtait pas d'ovationner les artistes jeunes et anciens.

Dans les années qui suivirent, d'autres concerts remarquables furent organisés à l'occasion de la fête de la musique, devenue une institution nationale.

La formation de jazz prit le nom de Junior Jazz Big Band. Placé sous la direction de Didier Huot. Ce groupe composé de 18 jeunes musiciens dont l'un à peine âgé de 12 ans comptait dans ses rangs une jeune fille à la batterie. Il offrait à la population un répertoire tiré des grands orchestres classiques tels que Gleen Miller, Duke Ellington, Count Basie.

Il participa en 1989 à un grand festival de Jazz au Fort Napoléon. Les années suivantes, de cette formation issue de l'École municipale de musique, prendra naissance le School Jazz, ensemble dirigé par Serge Arèse qui fut remarqué particulièrement au festival de Marépolis.

Dans cette période Jean Arèse reçut la Médaille d'argent du mérite et du dévouement français.

Certains censeurs de l'heure présente ignorent peut-être que dans cette fin du siècle dernier, l'École municipale de musique avait su s'adapter aux exigences de la modernité, comme l'avait fait de son côté, la vénérable philharmonique La Seynoise.

Les événements politiques amenèrent à la direction des affaires publiques une municipalité dite libérale dont les problèmes sociaux n'étaient pas le souci majeur.

L'École municipale de musique devint payante dans les conditions suivantes :

Si vous êtes Seynois, il vous en coûtera pour un cours et par élève 250 F par an - 370 F pour les élèves venus de l'extérieur de la commune.

Les nouveaux édiles avaient reçu les ordres d'en haut. Et pourquoi ne pas faire payer aussi les Écoles de Sport, l'École des Beaux Arts et même l'enseignement public ?

Quand la Municipalité offrit à la population la gratuité de l'Enseignement musical, elle eut le souci d'initier toute la jeunesse à la pratique de la musique pour toutes les raisons déjà énumérées.

Malgré les changements dans les conditions de l'enseignement, malgré des conceptions nouvelles, l'École municipale de musique poursuit obstinément se tâche à la satisfaction des jeunes élèves et de leurs familles.

Son riche bilan apparut avec éclat lors de la célébration de son 20e anniversaire.

À cette occasion, les prestations se multiplièrent avec de nouveaux talents. Pensons au fameux quatuor de saxos de l'École municipale composé d'Olivier Lavabre, de Sébastien Labrot, de Fabrice Dessie, de Didier Lopez.

 

Vingt ans après

L'École municipale de musique célébra son 20e anniversaire de multiples façons.

Il est bien difficile de rappeler avec précision toutes les activités déployées par l'École et ses satellites à cette occasion. Orchestre des Jeunes, Big Band, Musique de Chambre, Amicale, organisèrent des spectacles en tous genres, des concerts surtout en différents points de la ville et aussi à l'extérieur avec des formations voisines, comme nous l'avons montré.

L'orchestre des jeunes - Place Laïk

Sans doute serait-il fastidieux de vouloir tout dire. Voici seulement quelques temps les plus forts :

Le 21 avril 1986, un concert exceptionnel fut donné pour le 29e anniversaire de l'association : Amnesty International avec un programme éclectique qui allait de Lulli à Gluck en passant par Jacques Ibert, Haendel ou encore la variété contemporaine d'Henri Mancini.

Quelques mois après, en l'église Saint-Laurent d'Ollioules, fut donné un concert de la classe d'orgue de l'École municipale de musique de La Seyne.

Dix élèves interprétèrent les oeuvres de J.-S. Bach, Brahms, Messiaen, Pierné.

Disons que ces jeunes élèves eurent comme professeur Annick Chevalier Naddéo, du Conservatoire de Marseille - Médaille d'Or, lauréate du concours international Jean Sébastien Bach à Wiesbaden (Allemagne).

Le 14 juin 1987 un forum régional des harmonies et fanfares se déroula avec la participation de 1000 musiciens au sein desquels participa le Big Band de La Seyne. Cette manifestation d'un rare enthousiasme groupa 17 fanfares et harmonies de la région.

Malgré les critiques des donneurs de leçon, l'École de musique poursuivit irrésistiblement sa noble tâche émaillée d'incessants succès.

De nombreux élèves se distinguèrent en obtenant à Lyon le diplôme national de professeurs de musique pour les écoles municipales agréées.

Tel fut le cas pour Christian David dans la discipline du trombone et élève de l'École municipale promis à une carrière musicale féconde.

La Fête de la Musique fut célébrée d'une façon plus originale. En juin 1990, on put voir et entendre des groupes d'élèves s'éparpiller dans le centre ville et offrir en fin d'après-midi des aubades aux passants en divers points de la commune aux applaudissements nourris des seynois qui n'avaient jamais vu de tels spectacles.

Ces réjouissances se terminèrent en début de soirée par un concert d'orgue donné à N.-D. de Bon-Voyage.

Nouveau succès à signaler dans cette période celui de Bertrand Raoulx reçu 1er au Conservatoire national supérieur de Lyon (équivalent à celui de Paris) dans la catégorie de basson allemand (Fagot). Ce brillant élève fut reçu 1er sur 7 candidats.

Nous voici en 1994, le 4 juin précisément, où furent organisées, à l'initiative du Lions Club de Bandol-Sanary des Rencontres musicales au Théâtre Galli.

Les plus belles oeuvres de nos grands classiques furent exécutées par 8 écoles de musique de l'aire toulonnaise (La Seyne - Saint-Mandrier - Sanary - Bandol - Ollioules - Saint-Cyr - Six-Fours - Le Beausset).

Les buts des organisateurs bénévoles furent atteints : permettre aux jeunes musiciens de présenter leurs talents et aussi d'échanger leurs expériences avec les écoles voisines.

Autre aspect non négligeable : les organisateurs décidèrent de reverser aux écoles les bénéfices de cette soirée mémorable surtout pour les Sanaryens.

Du nouveau se produisit au sein de l'Amicale. Le dévoué Christian Pé en devint le Président. Des heures supplémentaires obtenues permirent la création d'une classe de percussion.

Malgré le changement de municipalité en 1995, l'École de musique resta payante.

Fortes de leurs acquis, l'Amicale et l'École envisagèrent d'autres projets sur lesquels nous reviendrons : décentralisation de l'École, réfection des locaux vétustes permettant l'occupation de tous les bâtiments. Et aussi, pourquoi ne pas envisager de nouvelles extensions dans la perspective de voir le Centre Culturel Jacques Laurent devenir un espace musical, un véritable conservatoire.

 

Râleurs et détracteurs

Après des résultats aussi positifs, des activités infiniment variées, notre École municipale de musique avait acquis une notoriété bien au-delà de la communauté seynoise et malgré tous les agréments qu'elle offrit aux populations seynoise et varoise, il se trouva tout de même des mécontents qu'il est nécessaire de fustiger à la lumière de quelques exemples significatifs.

Avant d'occuper les locaux de l'orphelinat Saint-Vincent de Paul, nous avons dit que la salle de la Seynoise fut utilisée pendant quelques années pour l'enseignement des futurs musiciens. Ce local, imposant pour l'époque avait été inauguré en 1922 et la rue qui le desservait fut baptisée rue Gounod, nom parmi les plus grands de la musique française La Seynoise y donnait ses répétitions et pour équilibrer son budget, le Président la louait de temps à autre à des particuliers à l'occasion de mariages, anniversaires ou autres cérémonies, ce qui amenait des va-et-vient de convives joyeux et tout naturellement une animation dans un quartier périphérique des plus paisibles. Les agapes suivies de chants et de danses ne se poursuivaient pas à des heures tardives. Pourquoi raconter tout ça ?

Le temps passa et dans les années 1988 vint s'installer en face de la salle Gounod un établissement funéraire nommé l'Athanée dont on connaît le rôle, utile certes, mais qui ne s'accommodait guère avec des activités de nos jeunes musiciens ou celles de joyeux drilles venus festoyer en ces lieux.

Quelques habitants du voisinage, estimant plutôt incongrue la cohabitation d'une structure musicale et d'un établissement mortuaire, manifestèrent une opposition momentanée et incitèrent La Seynoise à s'installer ailleurs. Ils oubliaient que le droit du premier occupant devait prévaloir et puis il fut démontré que les doubles portes de la salle de musique fermées, la quiétude des défunts et la tristesse des affligés ne seraient troublées en aucune façon.

Par la suite, avec l'occupation de l'orphelinat Saint-Vincent de Paul, la Salle de La Seynoise fut de moins en moins utilisée. La plainte des habitants avoisinant l'Athanée devint sans objet.

Il arriva aussi que certain censeur de l'édilité locale, apparemment féru d'art musical, s'adresse au directeur de l'École en ces termes :

« Monsieur Arèse ! Votre école est poussiéreuse ! ».

Ce dernier, qui avait bien compris l'allusion malicieuse, répondit sans rire :

« C'est bien vrai ! Je réclame en vain depuis longtemps de la peinture fraîche sur les murs ! ».

Le responsable municipal aux affaires culturelles, précisant sa remarque voulait tout simplement dire que l'enseignement de l'École municipale de musique portait beaucoup trop sur le classique et non sur les styles modernes.

Au sein de l'École municipale, il existait bien une formation de jazz, mais le spécialiste municipal de la culture, le savait-il ?

Mais la venue des musiciens dans le quartier Beaussier posa aussi problème. Des salles d'enseignement dont les ouvertures orientées vers la zone habitée laissaient échapper quelques sons accentués, il n'en fallait pas plus pour exciter la hargne de gens peu accessibles aux charmes du hautbois ou de la clarinette. Certains particulièrement ulcérés jetèrent des cailloux vers les fenêtres.

Pour n'être pas trop discourtois, appelons-les tout simplement des minus habens.

Il y eut d'autres catégories de mécontents, parmi les parents d'élèves pas toujours compréhensifs des difficultés de l'enseignement musical qui restera toujours répétons-le, une discipline difficile qui demande plusieurs années d'efforts patients, d'intelligence, de sensibilité quel que soit l'enseignement choisi.

L'écart entre le désir et la réalité est parfois très grand. Les centaines d'élèves ne donnèrent pas des centaines de bons musiciens.

Aussi il fallait prévoir des défections. On sait bien que certaines familles surestimaient les possibilités de leurs enfants et se permettaient, discrètement toutefois, de critiquer les méthodes d'enseignement de tel ou tel professeur. Des esprits chagrins estimaient parfois leur enseignement désuet et leurs méthodes conservatrices sans parler de ceux s'insurgeant contre une discipline trop stricte ; raisonnements dérisoires au regard des résultats d'ensemble prestigieux constatés en fin de chaque année dans les distributions de prix. L'École municipale de musique faisait parfois l'objet de propos désobligeants d'autres groupements à caractère privé dont l'enseignement de la musique était payant. Sans doute leurs dirigeants éprouvèrent quelque satisfaction en 1985 quand l'École municipale elle aussi devint payante.

 

Au seuil de l'An 2000

Durant les 10 dernières années du XXe siècle, l'École municipale de musique s'est manifestée d'une manière spectaculaire par le nombre et la diversité de ses prestations en tout genre.

Il serait sans doute fastidieux de vouloir tout dire de ses activités : tout d'abord ses présences indéfectibles à toutes les cérémonies rituelles imposées par les traditions locales mais aussi à des participations hors du commun dont il ne sera possible, ici de ne parler que des temps les plus forts avec quelques exemples significatifs.

En juillet 1991, par exemple, eut lieu un concours national de piano où s'affrontèrent 15 villes dans une audition de pianistes virtuoses.

L'École municipale de musique de La Seyne était présente. Tous ses élèves en revinrent avec des mentions bien, très bien et même des mentions d'honneur.

Mlle Michel, professeur de piano pouvait être fière de ses petits élèves.

L'année suivante on retrouva nos jeunes musiciens et chanteurs dans un concert donné pour soutenir l'action de prévention de la ligue varoise contre le sida, avec 135 participants.

Il n'est pas inutile de rappeler au passage que cette jeunesse avait déjà participé à des concerts donnés au profit d'oeuvres humanitaires : Association pour le don d'organes - Association Rétina-France pour la recherche en ophtalmologie - Var Alzheimer - Journée des lépreux - Pharmaciens sans frontières...

Comment ne pas rappeler les spectacles grandioses offerts à la population seynoise au gymnase Maurice Baquet où fut rassemblé une première fois un millier d'écoliers qui applaudirent frénétiquement l'orchestre symphonique des jeunes jouant les chansons les plus connues de Nougaro, Jean Ferrat, Charles Trénet..., sans oublier Verdi avec son immortel Nabucco (chant des esclaves).

L'année 1995 fut marquée par la création d'une nouvelle classe : celle de percussion. Le style de la musique contemporaine s'accentua avec le jazz et le rock et le School Jazz Ensemble dirigé par Serge Arèse se manifesta souvent dans les quartiers de La Seyne, à Bandol, à La Crau...

Sur la fin du XXe siècle, l'École municipale de musique s'affirmait partout dans les églises où retentissait dans toute sa splendeur la musique sacrée, dans les salles de spectacles, la place du marché, les rues, les quartiers apportant à la population les joies les plus pures.

Si, hélas ! elle ne saluait plus, comme La Seynoise le fit pendant plus d'un siècle les lancements de bateaux de nos chantiers navals, si les accents des pas redoublés n'animaient plus les batailles de fleurs d'antan ; par contre, elle participait avec beaucoup d'entrain au carnaval annuel de l'association G.A.S.P.A.R.

La musique et le chant étaient partout et même hors des frontières seynoises, même de l'autre côté de la Méditerranée. Qu'on en juge !

La fin du XXe siècle se termina en apothéose avec le voyage de l'École municipale en Tunisie.

Trois concerts furent donnés à Tunis, la capitale, Menzel Bourguiba (ancienne Ferryville), à Bizerte, lesquels obtinrent un franc succès applaudis par les autorités du pays dont l'accueil fut des plus chaleureux.

Le bureau de l'Amicale et M. Arèse accueillis par les personnalités tunisiennes à l'aéroport de Tunis - Avril 2000.

Le séjour de nos jeunes musiciens revêtit à la fois un caractère musical et aussi culturel par la découverte de sites archéologiques prestigieux. Remercions au passage les organisateurs dévoués : Mmes et MM. Pé, Caillol, Eliane Féral, M. Begni.

À la faveur de leur séjour en Tunisie, les Seynois assistèrent à une soirée berbère d'un caractère bien différent, tout de même bien attrayant.

De telles manifestations firent de l'École de musique l'ambassadrice de la communauté tunisienne, très importante à La Seyne.

Les liens d'amitié entre nos peuples méditerranéens s'enrichirent avec bonheur. Les mentalités colonialistes du XIXe siècle s'estomperaient maintenant pour le triomphe de la convivialité et du pacifisme.

L'année 1997 fut marquée pour l'École municipale par 23 manifestations en tout genre. Retenons celle du 27 avril, de nouveau salle Maurice Baquet qui mobilisa deux groupes d'enfants (522 et 467) sous la direction avisée de Cathy Vogin, conseillère pédagogique.

Jean Arèse à la tête de l'orchestre symphonique des jeunes souleva l'enthousiasme d'une salle comble par la présentation des oeuvres de Charles Trénet, Michel Fugain mais aussi des chansons pour enfants : Le phoque, La Voie lactée... L'auditoire fut comblé par la cinquième symphonie de Beethoven.

Cette même année 1997 fut marquée par un échange entre jeunes musiciens seynois et corses venus de Bastia et d'Ajaccio. En somme, résumons-nous pour dire que les initiatives des dirigeants de l'École furent inépuisables en cette fin du XXe siècle.

Après avoir montré la naissance laborieuse de l'École de musique, son évolution incessante et progressive, la persévérance de ses animateurs, la volonté inflexible du principal responsable que fut Jean Arèse, passionné d'art musical il nous faut faire le point de la situation actuelle et envisager l'avenir avec sérénité dans la perspective de voir s'étendre toujours plus les activités de l'École, de les diversifier toujours, de les moderniser, de les adapter à la mouvance d'une société en évolution permanente que la vie impose.

 

Et maintenant

À la lecture des Documents annexes, le lecteur pourra constater les changements intervenus dans le personnel enseignant de l'École avec la venue d'une génération rajeunie de nouveaux professeurs.

D'autres responsables apparaîtront à la tête de l'amicale des parents.

Jean Arèse ayant pris sa retraite (ô combien méritée !) il aura bien sûr un successeur compétent qui prendra sa tâche à coeur. Quels que soient les changements dans le personnel, dans les orientations nouvelles, dans les modes de fonctionnement, les responsables de l'art musical, à tous les niveaux devront respecter une logique incontournable par le respect de la personnalité de chaque élève, l'exigence d'un véritable enseignement musical solide susceptible de donner le bon goût, mais aussi dans le souci de réaliser un apprentissage technique pour les élèves les plus doués aptes à une véritable carrière professionnelle les insérant dans le monde du travail.


La réalisation de ces objectifs passe d'abord par de meilleures conditions de travail, ce qui nous amène à parler des travaux d'aménagement nécessaires des locaux de l'École actuelle, rue Jacques Laurent, des constructions vétustes qui attendent des améliorations depuis longtemps et dont la remise en état permettra l'ouverture de classes nouvelles s'ajoutant aux 19 disciplines actuelles. Pourquoi pas la guitare ? La harpe ?

Il est bien question aujourd'hui d'un renouveau de l'École dans le cadre du contrat de ville. Des projets ne manquent pas qui font rêver le monde musical seynois : salle de spectacle de 800 places sur l'espace Marépolis par exemple - et aussi l'aménagement d'un kiosque à musique, structure qui rappellerait des souvenirs nostalgiques du quinconce de la place Ledru-Rollin.

La modernité va sans doute nous ramener le tramway de notre jeunesse... Et pourquoi pas le kiosque à musique d'antan ? Mais tous ces projets dont il est question dans les rencontres de musiciens, de mélomanes ne dépendent pas seulement des autorités locales. Il est bon de rappeler aux responsables du plus haut niveau que notre pays attend depuis longtemps une charte de l'Enseignement artistique établie par le ministère de l'Education nationale.

Il faut savoir qu'il existe des milliers d'écoles de musique en France, fréquentées par plus de 5 000 000 de personnes pratiquant la musique instrumentale et vocale. C'est dire la grande responsabilité de l'État en matière de culture artistique.

La grande majorité de ces écoles n'est ni agréée, ni contrôlée. La plupart ont été fondées par les collectivités locales, ce qui est le cas pour notre école seynoise qui fonctionne essentiellement grâce au budget de la ville, les demandes de subvention adressées au Conseil Général ou au Conseil Régional n'étant satisfaites que d'une manière épisodique.

Les nouveaux animateurs de l'École en liaison avec les élus locaux auront le devoir de participer à la clarification de ces problèmes, complexes il est vrai, relatifs à la culture musicale en insistant auprès des dirigeants de la nation pour que l'École publique ne laisse pas à des établissements spécialisés, assumer des responsabilités qui sont les siennes car l'éducation musicale doit commencer au cours préparatoire et se prolonger jusqu'à la fin des études d'enseignement général.

Enfin pour conclure succinctement ces textes consacrés avant tout à l'une des réalisations les plus efficaces, les plus spectaculaires : L'École municipale de musique initiative de la Municipalité de 1966, disons aux dirigeants, professeurs, édiles, parents d'élèves qu'ils peuvent être fiers des bilans prestigieux de l'École qu'ils ont animée et soutenue, des activités résumées ici d'une manière sans doute fragmentaire. Cette oeuvre magistrale aux activités si fécondes va se poursuivre sans nul doute pour le plus grand bonheur de la population seynoise, de plus en plus persuadée des valeurs immenses de l'art musical.

Comme l'a dit un grand artiste : « Sans la musique, la vie serait une erreur ».

 

Des mentions spéciales

Michel Benet

- Entré à l'École municipale de musique en 1967 à l'âge de 9 ans, se distingue en classe de solfège sous la direction de Jean Arèse.
- Commence le hautbois en 1968 avec Jean Arèse.
- En 1973 ses progrès lui permettent d'accéder au conservatoire de Toulon (professeur M. Dinouard).
- Participe dans cette période à l'orchestre symphonique de l'École et à la philharmonique La Seynoise.
- En 1974 il obtient la mention très bien, degré diplôme.
- En 1975 il reçoit la médaille d'or de hautbois puis la médaille d'honneur de la ville de La Seyne.
- La même année, il se présente au concours international de Paris, il est reçu 2e. Le premier prix n'avait pas été attribué. Michel Benet est alors âgé de 20 ans.
- En 1976 il décroche le 1er prix au conservatoire de Boulogne, près de Paris, puis entre comme hautboïste à la musique de l'air de Paris.
- En 1977 il se classe 2e sur 60 candidats (il n'y a que 3 places) au conservatoire national supérieur de Paris.
- Actuellement, hautbois à l'orchestre de Paris, orchestre prestige de France.

 

Olivier Féral

- Entre en classe de solfège en 1970.
- Se spécialise dans la pratique du basson sous la direction de M. Gay.
- Récolte de nombreux prix qui lui permettent d'entrer au conservatoire de Marseille avec M. Roger Pouzenc comme professeur - M. Pierre Barbizet étant le directeur-. Il y obtient la 1re médaille en degré supérieur.
- Par la suite il accèdera au conservatoire national supérieur de Lyon (équivalent à celui de Paris) dans la classe de M. Pierre Laroque - sous la direction de Pierre Cochereau (1980) - bien connu des Amis de l'orgue.
- Il concourt alors à l'orchestre philharmonique de Nice ; il affronte deux épreuves obligatoires :
interprétation d'un morceau classique (concerto pour basson de Mozart) et un morceau d'une facture moderne.
- Sur 18 candidats il est reçu premier.
- Dans une brillante carrière en perspective, il sera super soliste.

 

Serge Féral (frère d'Olivier Féral)

- En 1971 il fait ses débuts à l'École municipale de musique dans la classe de hautbois (classe de M. Arèse).
- Entre ensuite au conservatoire de Toulon (classe de M. Dinouard).
- En 1982, obtient une médaille d'or de hautbois et une médaille d'or de musique de chambre.
- Toujours en 1982 entre au conservatoire régional de Rueil-Malmaison d'où il obtient un premier prix en 1984.
- Peu après il est reçu au concours d'entrée au conservatoire national supérieur de musique de Paris (reçu 2e sur 67 candidats)
- En 1986 il entre sur concours à l'orchestre philharmonique de Nice comme premier hautbois co-soliste.

 

Didier Schlupp

- Élève de l'École municipale de musique, aujourd'hui musicien professionnel entré à la musique des Équipages de la Flotte.
- Entré à l'École municipale à 10 ans.
- Après deux ans de solfège, il choisit comme instrument le cor d'harmonie avec André Guigou comme professeur.
- Il entre au conservatoire de Toulon dans la classe de Michel Di Méo, où il obtiendra une médaille d'or en solfège.
- À 17 ans, il accède au Conservatoire régional de Marseille dans la classe de J.-M. Dalmasso.
- Puis il obtiendra un 1er prix de cor d'harmonie au conservatoire de région et un premier prix de formation musicale au conservatoire de Toulon.
- Il joue alors dans les opéras de Marseille, de Bordeaux, de Paris.
- Depuis Avril 1994, il est professeur de cor à l'École municipale d'Ollioules.
- Il se manifeste également à la musique des Équipages de la Flotte sous la direction du Commandant Jean Ballada. Il est membre également du quintette pour cuivres Julien Porret et concertiste dans un orchestre de chambre.

L'École municipale de musique de La Seyne peut être fière d'avoir contribué à la formation d'un tel musicien dont le frère est digne lui aussi des plus grands éloges.

 

Franck Pantin

Ce jeune élève de l'École municipale de musique se révéla dès 1969, année de son admission.
Il se distingua successivement en classe de solfège puis de piano, puis de contrebasse à cordes.
Il entra au conservatoire de Toulon en 1978.
Puis admis au certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de formation musicale dans les conservatoires nationaux, succès qu'il enleva au conservatoire national de Paris où seulement 12 candidats furent admis sur 65 candidats.
En 1980 il reçoit la médaille d'or de solfège, degré supérieur professionnel.
La même année, il entre à l'École normale supérieure de Paris en classe de musique de chambre et obtient peu après le diplôme supérieur d'exécution, puis la médaille d'or à l'unanimité avec les félicitations du jury.
Il est actuellement professeur principal de solfège des niveaux supérieurs au conservatoire de Toulon. Il est reconnu unanimement dans le milieu musical pour son talent de pianiste à la fois classique, de variété, d'accompagnement de jazz et d'arrangeur.

 

Émile Caturegli

- Ce musicien émérite est né à La Seyne en 1931. Il fut un bon élève à l'École Martini. Ses qualités humaines faites de courtoisie, de compétence en matière d'art musical font de lui un personnage si attachant qu'il nous a paru normal de lui consacrer une mention spéciale à l'occasion de son départ à la retraite, après 49 ans de musique.
- Ce professeur de trompette, âgé maintenant de 67 ans, avait choisi cet instrument dès l'âge de 15 ans.
- Il entrera plus tard au conservatoire de Paris, ville où il fera son service militaire dans le régiment du train. Après quoi, il partira à Saigon dans un orchestre de variétés que dirige son frère Alex entre 1952 et 1954.
- Revenu à La Seyne il entre dans le fameux orchestre de Claude Besset en 1955.
- Et le voilà peu après dans la musique des Équipages de la Flotte en qualité de trompette solo et cela pendant 25 ans.
- Sa carrière est loin d'être terminée puisqu'en 1980, il entre à l'Opéra de Toulon et y restera pendant 15 ans. - Infatigable et toujours passionné il devient par la suite professeur de musique à Six-Fours, Saint-Cyr, Sanary, Aubagne (Légion étrangère). Enfin il rejoint La Seyne au service de l'École municipale de musique.
- Et ce ne fut pas tout ; il faut ajouter sa participation régulière à notre célèbre philharmonique La Seynoise. Ce musicien plein de qualités artistiques, pédagogiques, sa gentillesse ont été appréciées de toute une population.
- Son départ à la retraite fut célébré avec beaucoup d'émotion à l'École municipale du Centre Culturel Jacques Laurent.
- Décision fut prise ce jour-là de baptiser sa salle de travail (n°6) : salle Émile Caturegli.

 

P. Destremau

- Musicien de très haut niveau dont la carrière a été d'une extrême fécondité, si longue et si diverse qu'on ne peut ici en donner seulement les temps les plus forts.
- Admis à 19 ans au Conservatoire National de Paris, il y obtint un premier prix dans la classe de flûte et un deuxième prix de solfège.
- En 1950 il est engagé volontaire au premier escadron régional du train. Il composera par la suite des musiques de films. On le retrouvera deux ans plus tard comme flûte solo à l'Opéra de Lyon, puis à la S.A.C.E.M. en qualité d'auteur compositeur, puis à l'orchestre symphonique de radio-Tunis, puis à celui de radio-Maroc. Il y compose des oeuvres de style arabe, crée une école de musique au lycée Chambrun de Fès.
- Après avoir été admis au certificat d'aptitude à l'enseignement musical, on le retrouvera au lycée Beaussier de La Seyne, enfin à l'École municipale de musique sous la direction de Jean Arèse comme professeur de flûte.
- À la retraite aujourd'hui, il continue à adapter des oeuvres pour des ensembles d'élèves.
- Au sein de l'École municipale seynoise, il fut le premier à animer le chant choral.
- Il proposa une séance de travail vocal hebdomadaire avec jeux rythmiques et chants pour les enfants de 7 à 13 ans.
- Dans une lettre au directeur de l'École, M. Destremau disait : « Il faut mettre la musique à la portée de ceux qui n'ont pas la possibilité, ni le temps de l'étudier, il faut faire prendre goût à la musique ».
- Pendant de longues années, il fut l'animateur du chant choral pour les adultes hommes et femmes.

Ce musicien passionné doit être remercié vivement pour sa contribution efficace au développement de l'art musical à La Seyne... et bien au-delà.

 

Documents annexes

Hommage à Jean Arèse

Direction musicale.
Hautbois et cor anglais à l'Opéra de Toulon.
À partir de 1972, Jean Arèse dirige à l'Opéra de Toulon, Opérettes, Ballets, Opéras comiques, Concerts.
Il est invité à diriger à : Draguignan, Nîmes, Montpellier, Aix, Nice, Bastia.
Jean Arèse est actuellement professeur de hautbois et Directeur du Conservatoire de La Seyne-sur-Mer.

Ouvrages dirigés

Jean Arèse

- Chef actuel de la philharmonique La Seynoise depuis 1958 (il avait alors 22 ans).
- Débute l'étude du solfège avec son père Antoine Arèse à l'âge de 11 ans.
- Commence le hautbois avec Félix Sauvaire, alors chef de La Seynoise.
- Entre au Conservatoire de Toulon et continue le solfège avec l'ex-chef prestigieux de La Seynoise, M. César Castel et le hautbois avec M. Victor Marvaldi.
- Obtient en 1954 le 1er prix de hautbois au Conservatoire de Toulon, en 1955 le 1er prix d'excellence, en 1956 le premier prix de virtuosité.
- Poursuit ses études à Paris .
- Admis au Conservatoire national supérieur de Paris en qualité d'auditeur.
Ses études musicales seront interrompues par les événements d'Algérie et la mort de son père .
- Entre comme hautbois et cor anglais à l'Opéra de Toulon en 1959, nommé hautbois solo en 1962 .
- Devient professeur d'éducation musicale de la ville de Toulon de 1966 à 1976 (C.E.G. de Saint-Jean du Var) .
- Appelé pour la création de la musique municipale de La Seyne en 1966, sous la municipalité dirigée par Toussaint Merle .
- À partir de 1972, il dirige à l'Opéra de Toulon des opérettes, des ballets, des opéras-comiques .
- Il sera invité par la suite à diriger aux opéras de Draguignan, Nîmes, Montpellier, Aix, Nice, Bastia .
- Prend sa retraite de directeur de l'École municipale de musique de la Seyne le 22 juin 1999 .
- Continue à diriger la vieille philharmonique La Seynoise à laquelle il est viscéralement attaché depuis son enfance
- Rappelons deux dates qui ont marqué sa vie de musicien :
Il entra à La Seynoise en 1948, il était alors âgé de 12 ans.
Il en devint le chef de musique en 1958.
- Il totalise 53 ans d'activité au service de la musique, dont 43 ans à la baguette.

 

Les élèves de l'École à l'honneur :

FIOL Michel

Diplôme C.A., Certificat d'Aptitude à l'enseignement de la clarinette dans les conservatoires. Professeur au Conservatoire de Rennes.

BARBERO Jean Michel

Musique des Équipages de la Flotte, trompette.

LEON Philippe

Professeur à l'École Municipale de La Seyne, violoncelle et contrebasse.

ABENSOUR Roselyne

Professeur d'éducation musicale dans les C.E.S., piano.

TCHIDJIAN Martine

Professeur d'éducation musicale, piano.

BRUNO Charles

Chanteur compositeur, cabarets parisiens, saxophone et guitare.

BENET Michel

1er Prix du Conservatoire National Supérieur de Paris, super soliste hautbois à l'Orchestre de Paris, Napoléon d'Or de La Seyne en 1988.

Soirée des Napoléon d'Or.
Concert avec l'orchestre de l'Opéra de Toulon, avec un soliste Michel Benet (ancien élève de l'E.M.M. de La Seyne), super soliste de l'Opéra de Paris.

REGNE Anne

Professeur de flûte à Marseille puis à l'École Municipale de Musique de La Seyne.

DAUBAN Roselyne

Intervenant en musique dans le milieu scolaire, flûte.

ANDREO Jean

Saxophoniste de Jazz.

PANTEL Monique

Professeur d'éducation musicale, piano.

ROUQUET Patrick

C.A.P.E.S. d'éducation musicale, piano.

PANTIN Franck

Diplôme C.A. Certificat d'Aptitude pour l'enseignement du solfège dans les conservatoires, professeur à l'École Municipale de La Seyne puis à l'École Nationale de Musique de Toulon, piano, contrebasse, tuba.

CATUREGLI Thierry

Médaille d'Or du Conservatoire Régional de Marseille, cor.

MARREC Yves

Musique des Équipages de la Flotte, trompette.

LABROT Olivier

Conservatoire de Marseille en classe de trompette de MM. Greffin et Perinelli (1987-1988), puis Musique des Équipages de la Flotte (1988 à 1999), actuellement trompettiste professionnel.

FERAL Olivier

Médaille d'Or du Conservatoire Régional de Marseille, élève au Conservatoire National Supérieur de Lyon, soliste à l'Orchestre de l'Opéra de Nice (Janv. 1984), basson.

JAUME Catherine

Professeur d'éducation musicale puis professeur à l'École municipale de musique de La Seyne en éducation musicale.

LOPEZ Dominique

Médaille d'Or du Conservatoire Régional de Marseille, enseigne le saxophone.

FERAL Serge

Entré second sur 67 candidats au Conservatoire National Supérieur de Paris (22 octobre 1984), il en sort avec le 1er Prix (juin 1988), soliste à l'Orchestre de l'Opéra de Nice (octobre 1986), diplôme d'État pour l'enseignement du hautbois.

DAVID Christian

Médaille d'Or du Conservatoire Régional de Marseille (1998), diplôme d'État pour l'enseignement du trombone, professeur à l'École Municipale de Musique.

DEZAFIT Catherine

Professeur de violon au Beausset, Cogolin, Saint-Denis de la Réunion.

GAY Jérôme

Contrebasse à l'Opéra de Toulon, Professeur à l'École Municipale de Musique.

FERAL Serge

Médaille d'Or du Conservatoire National Supérieur de Paris (1989), musique de chambre.

BRODY Xavier

Médaille d'Or du Conservatoire National de Région de Rueil-Malmaison (1990) Saxophone, professeur d'éducation musicale.

SCHLUPP Didier

Médaille Vermeille au Conservatoire National de Région de Marseille (1990), cor, Musique des Équipages de la Flotte (1994).

ANDREO Jean

Professeur Jazz au Conservatoire de Chambéry avec DE.

DAVID Gisèle

Entre au Conservatoire National Supérieur de Lyon (Novembre 1991), percussions.

Prix de Percussions à l'unanimité du jury au Conservatoire National Supérieur de Lyon (1995). Musicienne supplémentaire titulaire à l'Orchestre de l'Opéra de Lyon.

POUSSARD Eric

Basson, reçoit la médaille de Bronze au Conservatoire de Toulon en 1989 - Fagot, reçoit la médaille de Vermeil. Musique de Chambre, médaille d'Or, solfège, diplôme de fin d'étude.

RAOULX Bertrand

Entre au Conservatoire National Supérieur de Lyon (1990), basson allemand Fagot. Prix de basson au Conservatoire National Supérieur de Lyon (1995). Soliste à l'orchestre de Lisbonne.

ARÈSE Serge

Médaille d'Or de Solfège au Conservatoire de Toulon (1995). Diplôme d'État (DE) obtenu au C.F.E.D.E.M. d'Aubagne en formation musicale (2000), enseigne dans les écoles de musique de : Aubagne, Bandol et La Seyne.

 

Avec Bernard Boellinger, la succession est assurée

Né en 1963, Bernard Boellinger étudie le piano dès l'âge de 6 ans.

À partir de 14 ans, il entre au CNR de Nancy en classe de percussion, puis à Strasbourg où il obtient une médaille d'or en 1983.

Après de nombreuses expériences musicales diverses (enseignement, théâtre musical, ensemble de percussion macumba, musique contemporaine, orchestre symphonique), il réussit le concours de timbalier solo à l'Opéra de Marseille en 1989.

Après avoir enseigné la percussion en Alsace puis successivement en Arles et à Orange, il est professeur de percussion à l'École de musique de La Seyne-sur-Mer depuis la création de cette classe en 1995.

En outre, il est chargé depuis la rentrée scolaire 2000 de la direction de l'École municipale.

Études Musicales :

Études générales et musicales en section musicale F11 au lycée Henri Poincaré et au CNR de Nancy, puis au Conservatoire National de Région de Strasbourg.

Diplômes :

- Médaille d'or de Percussion du CNR de Strasbourg en 1983.
- Médaille d'argent de Formation Musicale.
- Mention spéciale de musique de chambre.
- Prix supérieur instrumental, mention très bien en 1985.
- Certificat d'initiation musicale Willems.
- Diplôme d'état de percussion en 1992.
- Admissibilité au C.A. (Certificat d'Aptitude).

Références professionnelles :

- Timbalier solo à l'orchestre philharmonique de l'Opéra de Marseille depuis 1989.
- Professeur de percussion à l'École de musique de la Seyne-sur-Mer depuis 1995 et chargé de la direction depuis septembre 2000.

Bienvenue à la Seyne-sur-Mer Monsieur Boellinger !



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